Protéger les forêts et restaurer des terres dégradées par l'agriculture intensive ou la déforestation massive sont deux leviers puissants pour lutter contre le réchauffement climatique, selon un rapport présenté samedi en marge de la COP21.
De telles actions permettraient de réduire les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 de 3,6 à 9 gigatonnes d'équivalent CO2, selon les calculs de New climate economy (NCE).
Les émissions mondiales actuelles sont d'environ 52 gigatonnes et doivent être ramenées à 42 gigatonnes en 2030, selon l'Onu.
«De meilleures pratiques concernant l'usage des terres sont vitales pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et pour s'adapter au changement climatique», a déclaré dans un communiqué Ngozi Okonjo-Iweala, l'ex-ministre des finances du Nigeria et membre de la Commission globale pour l'économie et le climat (sept pays) qui a commandé ce rapport.
Cette évaluation intègre plusieurs objectifs affichés dans différentes initiatives internationales (déclaration de New York de 2014, initiative de Bonn notamment): ramener à zéro les pertes de surfaces forestières en 2030, restaurer 350 millions d'hectares de forêts et 150 millions d'hectares de terres agricoles dégradées à la même date.
Elle mise aussi sur l'amélioration de la productivité agricole.
Les terres dégradées vont des tourbières asséchées en Asie du sud-est, aux collines érodées en Afrique en passant par les sols lessivés par les pluies d'Amérique du Sud: ces terres ne sont plus fertiles et ne retiennent plus l'eau, ce qui accroit le défrichement des forêts pour de nouvelles cultures.
Actuellement, l'argent manque pour parvenir aux objectifs affichés, le rapport estimant les besoins annuels à 250 milliards de dollars et les financements actuels autour de 25 milliards.
A la conférence climat de Paris, l'Allemagne, la Norvège et le Royaume-Uni ont annoncé un milliard de dollars par an en 2020 de financement supplémentaire pour des projets de lutte contre la déforestation.
Pour que cette lutte passe à la vitesse supérieure, il faudra que les Etats et les organismes spécialisés établissent davantage de partenariats sur le terrain, recommande NCE.
«Pour bénéficier des effets d'une restauration des terres et de la protection des forêts à grande échelle, les pays développés et en développement doivent travailler ensemble, avec des partenaires clés que sont les entreprises et les peuples indigènes», a plaidé Helen Mountford de New climate economy.