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«La montée est loin d’être acquise»

Né le 1er décembre 1970 à Rabat, Houcine Ouchella a embrassé une carrière footballistique de haut niveau dans son club formateur l’AS FAR. Il a porté le maillot de l’équipe nationale à plusieurs reprises. Après une vilaine blessure au genou alors qu’il évoluait à l’AS Salé, Ouchella s’est lancé dans la carrière d’entraîneur après avoir passé ses diplômes. Ayant été adjoint d’Aziz Amri à l’AS FAR, entraîneur de la Jeunesse sportive de Kasbat Tadla, Ouchella prend les rênes de l’AS Salé avec qui il réalise une belle saison. Actuel 2e du championnat élite 2, Ouchella est sur le point de réaliser le rêve de toute une ville, l’ascension en première division.

«La montée est loin d’être acquise»

Matin Sports : Quels ont été les objectifs tracés avec le comité après votre retour à l’ASS ?
Houcine Ouchella : À mon arrivée à l’AS Salé, j’ai convenu avec les dirigeants de mettre sur pied une formation homogène capable de conserver sa place en élite 2. Avant mon arrivée, le club avait vécu deux saisons difficiles au cours desquelles il avait échappé de justesse à la relégation. Le but principal était donc de constituer une équipe d’avenir capable de se maintenir.

Maintenant que vous êtes 2e avec 13 points d’avance sur le troisième, l’IZK, estimez-vous réaliser l’ascension en élite 1 à la fin de la saison ?
Dire que nous avons déjà assuré la montée est une énorme erreur qui pourrait nous conduire à l’échec. Le football, et vous le savez mieux que quiconque, n’est guère une science exacte. Mathématiquement, il reste encore 13 matchs à jouer, c’est-à-dire 39 points à prendre. Jusqu’à maintenant je ne peux assurer quoi que ce soit si ce n’est notre maintien en Élite II. La montée est loin d’être acquise. Le chemin qui reste à parcourir est encore long et parsemé d’embûches. Un énorme travail attend le staff technique, le comité et le public. Je lance un appel aux supporters de l’ASS pour continuer à nous soutenir l’équipe lors du reste du championnat pour que nous puissions arriver au but escompté.
Vous étiez un joueur de forte personnalité, êtes-vous resté le même en tant qu’entraîneur ?
Comme le dit l’adage, j’essaye d’avoir une main de fer dans un gant de velours. Lors des séances d’entraînement, j’exige une discipline rigoureuse et un travail assidu. Tout le monde doit se plier aux règles de travail, c’est-à-dire l’entraînement puis la récupération. Même si j’avais un fils parmi le groupe il serait considéré comme les autres joueurs. Mais être rigoureux ne veut pas dire manquer de souplesse. Mes joueurs ne me craignent pas, mais ils me respectent comme un grand frère. En dehors du match et des entraînements, je suis à leur écoute et je m’enquiers de leur situation. Parfois un bon joueur peut ne pas donner ce qu’on attend de lui à cause de problèmes familiaux. Il faut donc aller à sa rencontre et recueillir ses confidences pour qu’il redevienne ce qu’il était. L’humble expérience que j’ai eue avec les entraîneurs quand j’étais joueur m’a appris beaucoup de choses que j’applique aujourd’hui dans mon nouveau métier. Il faut apprendre à un joueur à être ambitieux et à aller toujours de l’avant. S’il se considère comme déjà arrivé, c’en est fini pour lui.

Que pensez-vous de l’arbitrage ?
L’arbitre est un être humain et comme tel il peut se tromper et commettre des erreurs. L’arbitrage fait partie du jeu et si le joueur rate un but tout fait, l’homme en noir peut, lui aussi, ne pas siffler un hors-jeu ou un pénalty. Il faut donc cesser de mettre nos échecs sur le dos des arbitres. Avec la télévision et les caméras qui enregistrent tout, les arbitres désirent progresser et donner une belle image d’eux. Cessons donc de les incriminer et d’exercer la pression sur eux, car ils sont parmi les meilleurs du continent et un Bouchaib Lahrach est là pour prouver ce que j’avance. Non, franchement je le crie haut et fort nos referees sont bons.

Quels sont vos entraîneurs modèles au Maroc ?
Houcine Ouchella est un entraîneur qui ne voudrait imiter aucun autre technicien. Moi j’ai ma propre personnalité et j’essaye, au mieux, d’être performant. Toutefois je ne nie pas que j’ai une certaine admiration pour M’Hamed Fakhir et Baddou Zaki. Leur personnalité et leur charisme m’ont toujours attiré en plus de leur professionnalisme. J’ai, toutefois, appris le meilleur d’eux en y ajoutant du mien pour que je sois Houcine Ouchella et seulement Houcine Ouchella.

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