Les rebelles talibans se sont dits mardi «prêts» à avoir un bureau politique hors d'Afghanistan pour des négociations de paix, un premier pas historique de leur part dans cette direction après dix ans de conflit avec le gouvernement de Kaboul et ses alliés de l'Otan.
Les violences se sont toutefois poursuivies dans la journée dans le pays, notamment à Kandahar (sud), un bastion des rebelles, ensanglantée par deux attentats, dont au moins un revendiqué par les Taliban, qui ont fait douze morts dont quatre enfants et quatre policiers, selon des bilans provisoires.
Les Taliban ont annoncé avoir trouvé un accord initial sur l'établissement d'un bureau de représentation à l'étranger avec plusieurs interlocuteurs, dont le Qatar, dans un communiqué publié sur le site «Voix du djihad», un de leurs canaux habituels de diffusion d'informations.
Balle dans le camp de Washington
«Alors que nous avons une forte présence à l'intérieur (de l'Afghanistan), nous sommes prêts à disposer d'un bureau politique à l'extérieur pour (participer à) des négociations», ont-ils fait savoir.
Ils demandent toutefois «en échange» la libération des prisonniers talibans détenus sur la base américaine de Guantanamo (Cuba), renvoyant ainsi la balle dans le camp de Washington, qui dirige la force de l'Otan en Afghanistan et plaide avec insistance depuis plus d'un an pour des négociations.
Autre signe encourageant en vue d'éventuelles discussions de paix, des responsables afghans ont annoncé mardi qu'une délégation du Hezb-i-Islami, deuxième composante de la rébellion afghane après les Taliban, avait rencontré dimanche à Kaboul Karzaï et des diplomates américains, et parlé de paix.
Dirigé par le célèbre chef de guerre et ancien Premier ministre Gulbuddin Hekmatyar, le Hezb-i-Islami combat lui aussi depuis dix ans le gouvernement de Kaboul et l'Otan. Très influent politiquement, il a affiché des positions plus conciliantes que les Taliban, notamment à propos d'éventuelles négociations de paix, mais leur a en revanche cédé du terrain militairement ces dernières années, même s'il tient toujours des bastions dans l'est.
Doha mentionnée
Le communiqué des Taliban n'indique pas explicitement où leur bureau de représentation pourrait être installé. Si la Turquie ou l'Arabie Saoudite ont un temps été évoquées, le Qatar est cité dans le texte. Sa capitale Doha, mentionnée avec insistance à ce sujet récemment, part donc favorite.
Jusqu'ici, les Taliban avaient toujours officiellement refusé de négocier tant que l'ensemble des soldats de l'Otan n'auraient pas quitté l'Afghanistan.
Selon une source proche des Taliban, des contacts ont notamment eu lieu à l'automne dernier à Doha (Qatar) «entre des diplomates américains et une petite délégation de talibans menée par Tayyeb Agha», l'ancien secrétaire du leader taliban, le mollah Omar, avec qui il est toujours en contact.
Dans leur communiqué de mardi, les Taliban démentent toutefois que des négociations avec les Américains aient débuté.
Au sein de la Communauté internationale, l'idée de doter les talibans d'un bureau de liaison dans un pays neutre afin de faciliter d'éventuels pourparlers de paix a été évoquée à plusieurs reprises en 2011.
Faiblesse du gouvernement
Les Taliban doivent abandonner la violence en préalable à l'ouverture d'un processus de paix en Afghanistan, a, cependant, tenu à souligner mardi la Maison-Blanche.
Depuis dix ans, les Occidentaux, qui avaient balayé les talibans en quelques semaines à la fin 2001, n'ont pu endiguer le retour et la montée en puissance progressive des insurgés dans une majorité de l'Afghanistan, profitant de la faiblesse du gouvernement central porté à bout de bras par les Occidentaux.
Pour éviter un enlisement total, la coalition, qui compte aujourd'hui quelque 130.000 hommes, a commencé l'an dernier à retirer de premières troupes de combat, avec l'objectif d'un retrait total à la fin 2014. Pressés par cette échéance, et pour éviter une guerre civile après leur retrait, les Occidentaux, notamment les Américains, ont changé leur fusil d'épaule et plaidé ces deux dernières années pour des négociations de paix avec les Taliban.
Flexibilité demandée au mollah Omar
Quant au Président afghan Hamid Karzaï, au départ hostile à tout bureau afghan à l'étranger, il s'est finalement rangé à l'avis de ses alliés.
Selon la source proche des Taliban, plusieurs responsables rebelles ont récemment demandé au mollah Omar de faire preuve de flexibilité et de permettre aux talibans d'ouvrir une représentation dans un pays musulman autre que le Pakistan. Certains espèrent que leur mouvement pourra ainsi s'affranchir de l'influence de ce voisin où nombre d'entre eux sont aujourd'hui réfugiés.
Les violences se sont toutefois poursuivies dans la journée dans le pays, notamment à Kandahar (sud), un bastion des rebelles, ensanglantée par deux attentats, dont au moins un revendiqué par les Taliban, qui ont fait douze morts dont quatre enfants et quatre policiers, selon des bilans provisoires.
Les Taliban ont annoncé avoir trouvé un accord initial sur l'établissement d'un bureau de représentation à l'étranger avec plusieurs interlocuteurs, dont le Qatar, dans un communiqué publié sur le site «Voix du djihad», un de leurs canaux habituels de diffusion d'informations.
Balle dans le camp de Washington
«Alors que nous avons une forte présence à l'intérieur (de l'Afghanistan), nous sommes prêts à disposer d'un bureau politique à l'extérieur pour (participer à) des négociations», ont-ils fait savoir.
Ils demandent toutefois «en échange» la libération des prisonniers talibans détenus sur la base américaine de Guantanamo (Cuba), renvoyant ainsi la balle dans le camp de Washington, qui dirige la force de l'Otan en Afghanistan et plaide avec insistance depuis plus d'un an pour des négociations.
Autre signe encourageant en vue d'éventuelles discussions de paix, des responsables afghans ont annoncé mardi qu'une délégation du Hezb-i-Islami, deuxième composante de la rébellion afghane après les Taliban, avait rencontré dimanche à Kaboul Karzaï et des diplomates américains, et parlé de paix.
Dirigé par le célèbre chef de guerre et ancien Premier ministre Gulbuddin Hekmatyar, le Hezb-i-Islami combat lui aussi depuis dix ans le gouvernement de Kaboul et l'Otan. Très influent politiquement, il a affiché des positions plus conciliantes que les Taliban, notamment à propos d'éventuelles négociations de paix, mais leur a en revanche cédé du terrain militairement ces dernières années, même s'il tient toujours des bastions dans l'est.
Doha mentionnée
Le communiqué des Taliban n'indique pas explicitement où leur bureau de représentation pourrait être installé. Si la Turquie ou l'Arabie Saoudite ont un temps été évoquées, le Qatar est cité dans le texte. Sa capitale Doha, mentionnée avec insistance à ce sujet récemment, part donc favorite.
Jusqu'ici, les Taliban avaient toujours officiellement refusé de négocier tant que l'ensemble des soldats de l'Otan n'auraient pas quitté l'Afghanistan.
Selon une source proche des Taliban, des contacts ont notamment eu lieu à l'automne dernier à Doha (Qatar) «entre des diplomates américains et une petite délégation de talibans menée par Tayyeb Agha», l'ancien secrétaire du leader taliban, le mollah Omar, avec qui il est toujours en contact.
Dans leur communiqué de mardi, les Taliban démentent toutefois que des négociations avec les Américains aient débuté.
Au sein de la Communauté internationale, l'idée de doter les talibans d'un bureau de liaison dans un pays neutre afin de faciliter d'éventuels pourparlers de paix a été évoquée à plusieurs reprises en 2011.
Faiblesse du gouvernement
Les Taliban doivent abandonner la violence en préalable à l'ouverture d'un processus de paix en Afghanistan, a, cependant, tenu à souligner mardi la Maison-Blanche.
Depuis dix ans, les Occidentaux, qui avaient balayé les talibans en quelques semaines à la fin 2001, n'ont pu endiguer le retour et la montée en puissance progressive des insurgés dans une majorité de l'Afghanistan, profitant de la faiblesse du gouvernement central porté à bout de bras par les Occidentaux.
Pour éviter un enlisement total, la coalition, qui compte aujourd'hui quelque 130.000 hommes, a commencé l'an dernier à retirer de premières troupes de combat, avec l'objectif d'un retrait total à la fin 2014. Pressés par cette échéance, et pour éviter une guerre civile après leur retrait, les Occidentaux, notamment les Américains, ont changé leur fusil d'épaule et plaidé ces deux dernières années pour des négociations de paix avec les Taliban.
Flexibilité demandée au mollah Omar
Quant au Président afghan Hamid Karzaï, au départ hostile à tout bureau afghan à l'étranger, il s'est finalement rangé à l'avis de ses alliés.
Selon la source proche des Taliban, plusieurs responsables rebelles ont récemment demandé au mollah Omar de faire preuve de flexibilité et de permettre aux talibans d'ouvrir une représentation dans un pays musulman autre que le Pakistan. Certains espèrent que leur mouvement pourra ainsi s'affranchir de l'influence de ce voisin où nombre d'entre eux sont aujourd'hui réfugiés.