Menu
Search
Jeudi 26 Décembre 2024
S'abonner
close
Jeudi 26 Décembre 2024
Menu
Search

Erreurs humaines et techniques en cause

Le tragique accident du vol d'Air France Rio-Paris, qui a fait 228 morts le 1er juin 2009, a été causé par une combinaison de facteurs techniques et humains, a conclu le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) dans son rapport final dévoilé jeudi.

Erreurs humaines et techniques en cause
Le rapport des experts judiciaires sur l'accident du Rio-Paris en 2009, qui doit être présenté le 10 juillet aux familles, conclut à une conjonction d'erreurs humaines et de défaillances techniques. (Photo : AFP)

Chargé de l'enquête technique, le BEA, qui émet 41 recommandations de sécurité dont 25 nouvelles par rapport à juillet 2011, pointe du doigt à la fois des défaillances résultant de l'ergonomie de l'avion (un Airbus A330) et des actions inappropriées des pilotes aux commandes soumis à un fort stress.

S'agissant du point de départ de la catastrophe, le BEA retient définitivement le givrage des sondes de vitesse Pitot (fabriquées par Thales) qui a conduit à une incohérence temporaire entre les vitesses mesurées. «L'équipage était dans un état de perte quasi totale de la situation», a en outre déclaré Alain Bouillard, directeur de l'enquête lors d'une conférence de presse.

Incompréhension totale

Si les enquêteurs soulignent la mauvaise réaction de l'équipage face à une situation inhabituelle et une incompréhension totale de la situation, ils notent aussi un défaut de leur formation. Ils ajoutent qu'ils ont pu être induits en erreur par les directeurs de vols (DV). «Des indications des directeurs de vol (instrument de trajectoire de l'avion) ont pu conforter l'équipage dans ses actions, bien qu'inappropriées», a relevé le BEA.  «Le directeur de vol donnait des ordres à cabrer (l'appareil) qui ont probablement influé sur le pilote en fonction», a déclaré Troadec.

«Les pilotes se raccrochent à ce qu'ils suivent habituellement. Les barres sont vertes, elles sont très attractives. Lorsqu'on a perdu conscience de la situation, on se raccroche à ce qu'on a l'habitude de suivre», a renchéri M. Bouillard. Les enquêteurs se sont par ailleurs efforcés d'expliquer pourquoi l'équipage n'a pas pris en compte l'alarme de décrochage (stall) qui a retenti à de multiples reprises. Cela peut être «la conséquence de l'absence d'identification de l'alarme sonore, de l'apparition au début de l'événement d'alarmes furtives pouvant être considérées comme non pertinentes», conclut le BEA. 

Les recommandations de sécurité visent à la fois la compagnie et le constructeur. Le BEA insiste notamment sur l'importance de «la formation et l'entraînement des pilotes pour qu'ils aient une meilleure connaissance des systèmes d'avion en cas de situation inhabituelle». «Huit recommandations concernent la formation des pilotes et cinq la certification des avions», a précisé le directeur du BEA, Jean-Paul Troadec. Le transporteur aérien Airbus a immédiatement réagi en promettant de prendre «toutes les mesures» nécessaires pour améliorer la sécurité aérienne. Le groupe «a, déjà, commencé à travailler au niveau industriel afin de renforcer les exigences relatives à la résistance des sondes Pitot», précise-t-il.

 

Lisez nos e-Papers