«Il est temps de proclamer aux Levantins et au monde entier que le Front al-Nosra est en réalité une branche de l’État islamique d’Irak» (ISI), la principale organisation irakienne affiliée à Al-Qaïda, déclare Abou Bakr al-Baghdadi dans ce message publié sur des sites jihadistes. Les deux groupes, ajoute-t-il, seront désormais fédérés sous l’appellation État islamique en Irak et au Levant. Dans son message, al-Baghdadi se dit prêt à s’allier à d’autres groupes jihadistes «à condition que le pays (la Syrie) et les citoyens soient gouvernés selon les préceptes dictés par Allah».
Jusqu’ici, le Front al-Nosra était uniquement soupçonné d’être affilié au réseau extrémiste. En Syrie, il s’est d’abord fait connaître par des attentats suicide, mais s’est ensuite mué en une redoutable force armée qui combat aux côtés de la rébellion contre le régime de Bachar al-Assad. «La “démocratie” ne doit pas être la récompense après la mort de milliers d’entre vous», lance encore al-Baghdadi.
En décembre, Washington avait inscrit le Front al-Nosra sur sa liste d’organisations terroristes. Pour ce faire, les États-Unis avaient invoqué ses liens supposés avec Al-Qaïda et assuré que les jihadistes d’al-Nosra ne représentent en aucun cas la «volonté du peuple syrien». Toujours selon les États-Unis, le chef d’Al-Qaïda en Irak «contrôle l’État islamique d’Irak, et le Front al-Nosra».
À en croire des récits publiés sur des forums jihadistes, des centaines de combattants ont franchi la frontière irako-syrienne pour aller se battre contre le régime syrien. Le conflit qui ravage le pays depuis plus de deux ans a fait selon l’ONU plus de 70 000 morts, 1,2 million de réfugiés et 4 millions de déplacés.