Le ministère du Transport et de l’équipement vient de lancer un appel à manifestation d’intérêt pour l’exploitation de lignes maritimes. Cet appel vaut aussi bien pour le transport de passagers avec ou sans véhicules accompagnés que pour le transport mixte. Les lignes concernées relient le Maroc à l’Espagne, l’Italie et la France. L’ouverture des plis aura lieu le 21 novembre
prochain.
Les lignes en projet
Dans le détail, l’appel comprend cinq lots. Le premier concerne les services au départ du port Tanger Med à destination des pots européens d’Algésiras, Gibraltar, Malaga et Portimao (Portugal). Le deuxième lot concerne les services du port Tanger Med vers Sète, Gênes, Livourne, Barcelone et Port Vendres. Pour le troisième lot, il s’agit des services de Tanger Ville vers Tarifa et Gibraltar. Pour sa part, le quatrième lot est destiné aux deux ports marocains (Nador et Al Hoceima) qui devraient desservir les ports européens d’Almeria, Sète, Naples, Mortil, Mallorque et Malaga. Enfin, le cinquième lot concernera les entreprises qui doivent exploiter les services à partir d’Agadir, Laâyoune et Tarfaya vers les Iles Canaries. À souligner qu'un candidat ne peut soumissionner simultanément à plusieurs lots. Chaque lot est indivisible et ne peut donc être fractionné.
Le ministère précise que les compagnies maritimes à créer doivent être de droit marocain avec au moins 50% du capital détenus par des personnes physiques marocaines ou des personnes morales de droit marocain contrôlées par des intérêts marocains. Ceci dans le but de «garantir la performance et la pérennité des services sur le Maroc et par conséquent, rebâtir le pavillon national par l’entremise de sociétés bien structurées».
Crise financière
Belle ambition lorsque l'on connaît la crise que traverse actuellement le pavillon marocain ou ce qu'il en reste. «C’est une bonne nouvelle pour le secteur que d’imposer une alliance avec des
opérateurs nationaux. Mais quel est cet opérateur marocain qui est encore éligible et dispose de moyens nécessaires pour se voir concéder ces lignes ? Je reste sceptique quant à la réussite de cet appel à manifestation d’intérêt», nous déclare, sous couvert d’anonymat, un armateur marocain. Les quelques armateurs, encore présents sur le marché, disposent d’une flotte vieillissante et traversent une crise financière dramatique, quand ils ne sont pas en faillite comme Comarit-Comanav Ferry.