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Afghanistan : les marines à l'aéroport de Kandahar

La bataille de Kandahar (sud) a commencé lundi avec l'assaut des combattants antitalibans contre l'aéroport du dernier bastion taliban, tandis que la chasse contre Ben Laden s'est intensifiée avec le débarquement de soldats américains à Tora Bora (est)

Afghanistan : les marines à l'aéroport de Kandahar
Des forces antitalibanes sont entrées lundi matin vers 10H00 (05H00 GMT) dans le périmètre de l'aéroport de Kandahar, engageant de violents combats contre des talibans, a annoncé lundi à l'AFP, un porte-parole du commandant de l'opposition Gul Agha, ancien gouverneur de Kandahar. La prise de cet aéroport serait considérée comme une victoire majeure pour les Etats-Unis et leurs alliés afghans.
Elle permettrait d'acheminer des troupes et du matériel pour faire tomber le fief religieux et politique des talibans. Les Américains ont bombardé des positions talibanes à l'intérieur de la zone de l'aéroport au moment de l'assaut.
“Nous avons perdu 12 combattants mais ils (les talibans) en ont perdu au moins trois fois plus”, a indiqué le porte-parole de l'opposition peu après le début de l'assaut.
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Plus tôt, un porte-parole de Hamid Karzaï, l'autre commandant pachtoune royaliste anti-taliban qui marche avec ses troupes sur Kandahar, avait indiqué que ses forces étaient à un kilomètre de l'aéroport. Kandahar, berceau historique des talibans est devenu, moins de deux mois après le début de l'opération armée américaine le 7 octobre, leur dernier bastion. Les trois-quarts de la population aurait fui. Les Etats-Unis ont renforcé leur présence sur leur base installée par les Marines au sud-ouest de la ville, doublant notamment le nombre de leurs hélicoptères de combat. Selon le major James Higgins, officier de renseignement des Marines, “des renforts de Marines sont arrivés”, ainsi que des officiers de liaison d'autres pays, dont la Grande-Bretagne, l'Australie et l'Allemagne.
Un total de 1.500 à 2.000 soldats américains sont maintenant déployés sur le sol afghan.
Les Etats-Unis ont manifesté leur envie d'en finir avec les talibans retranchés à Kandahar. “S'ils ne se rendent pas, ils seront tués”, a lancé dimanche le secrétaire d'Etat américain à la Défense, Donald Rumsfeld.
Mais la priorité des Etats-Unis reste la neutralisation d'Oussama Ben Laden et de son réseau terroriste Al Qaïda, accusés d'être les instigateurs des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis.
Des forces spéciales américaines ont débarqué dimanche près de Jalalabad (est) pour lancer une opération à Tora Bora, où ben Laden aurait été localisé, a annoncé lundi l'agence Afghan Islamic Press (AIP) basée au Pakistan.
L'AIP, citant des sources informées, affirme qu'une vingtaine d'Américains ont été débarqués par deux hélicoptères. Ils doivent notamment négocier avec l'administration locale les modalités d'une opération sur Tora Bora.
Située à environ 50 km au sud de Jalalabad, à la frontière avec le Pakistan, dans les sauvages et glaciales Montagnes Blanches, la zone de Tora Bora, dont le nom signifie “poussière noire”, n'est accessible qu'à pied ou à cheval.
Cette forteresse souterraine se compose d'un réseau complexe de 30 ou 40 cavernes, reliées par des tunnels et lourdement fortifiées par les moudjahidine lors de l'occupation soviétique dans les années 80.
Elle pourrait permettre aux membres d'Al-Qaïda, d'échapper aux bombardements américains. Ceux-ci se sont poursuivis dimanche et lundi.
Cinquante-huit personnes ont été tuées dans ces bombardements, selon le chef de la police de la province de Nangahar (où se trouve Tora Bora), à l'AIP.
Le lieu où se cache Ben Laden fait l'objet d'informations contradictoires.
Des témoins afghans, cités par la presse britannique et américaine, ont affirmé qu'il se trouvait à Tora Bora, tandis que l'Alliance du Nord affirme qu'il est dans le sud de l'Afghanistan.
“Nous pensons qu'il est encore en Afghanistan”, a indiqué le secrétaire d'Etat américain Colin Powell. “Nous avons de bonnes raisons de penser qu'il est dans le sud ou dans l'est du pays mais nous ne connaissons pas l'endroit précis où il se trouve”, a-t-il ajouté.
A Bonn, les quatre délégations afghanes se sont entendues sur les grandes lignes du partage des pouvoirs au sein d'un gouvernement intérimaire à Kaboul mais les tractations se poursuivaient sur les noms de ses membres.
Elles ont examiné, puis amendé, un projet d'accord soumis par le représentant spécial des 110ns Unies, Lakhdar Brahimi, qui prévoit la mise en place d'un gouvernement intérimaire d'une trentaine de membres pour une durée de six mois.
Ce gouvernement serait flanqué d'une “commission indépendante” de 21 membres chargée de convoquer et d'organiser au printemps une Loya Jirga. Cette assemblée traditionnelle afghane serait chargée de désigner un gouvernement transitoire et de rédiger une Constitution.
Les délégations “sont parvenues à un accord complet. Il sera signé demain (mardi)”, a affirmé une source proche de l'Alliance.
Plus prudent, Ahmad Fawzi, le porte-parole de l'ONU à Bonn, a estimé ne pas être en mesure “d'annoncer un accord définitif avant mardi”.
De fait, un texte final n'existe toujours pas, a souligné M. Fawzi.
Celui-ci devait encore être écrit en anglais, puis traduit dans les deux langues officielles afghanes, le pachto et le dari, avant d'être proposé aux délégués lundi à 14H00 locales (13H00 GMT).
Les deux plus importantes délégations, celle de l'Alliance du Nord et celle de l'ex-roi d'Afghanistan Zaher Shah, sont tombées d'accord sur le principe d'un gouvernement dirigé par un proche du roi.
“La tête de l'administration intérimaire est à eux et nous garderons le ministère de la Défense”, a déclaré à l'AFP Abdullah Abdullah, ministre des Affaires étrangères de l'Alliance, 111rogé à Kaboul depuis Bonn.
A Kaboul, la direction de l'Alliance du Nord a publié lundi une résolution citant quatre noms possibles au poste de chef du gouvernement, tous appartenant à l'ethnie majoritaire pachtoune : Hamid Karzaï (royaliste), Abdul Sattar Sirat (royaliste), Sibghatullah Mojaddedi (ancien président afghan en 1992), Sayed Ahmed Gailani (royaliste, soutenu par le Pakistan).
Plus de 3.00O talibans capturés lors de combats dans les régions de Mazar-i-Sharif et Kunduz (nord) sont détenus dans une prison du nord de l'Afghanistan, a indiqué lundi à l'AFP à Kaboul, un représentant du comité 111110nal de la Croix-Rouge (CICR).
Bernard Barrett a précisé que ces combattants avaient été amenés à la prison de Shibargan, à environ 120 km à l'ouest de Mazar-i-Sharif, sous contrôle du chef de guerre ouzbek Abdul Rashid Dostam, dirigeant de l'Alliance du Nord.
Parmi eux se trouvent quelque 80 survivants de la sanglante mutinerie de la forteresse de Qalae-Jangi qui avait été matée avec l'aide des Américains.
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