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Afghanistan: un gouvernement intérimaire à partir du 22 décembre

Un gouvernement intérimaire afghan, dirigé par le leader pachtoune Hamid Karzaï, va entrer en fonctions le 22 décembre prochain à Kaboul, à la suite d'un accord historique obtenu entre factions afghanes à la conférence de Bonn, a annoncé l'ONU mercredi

Afghanistan: un gouvernement intérimaire à partir du 22 décembre
Au terme d'une nuit d'ultimes marchandages, les quatre délégations afghanes présentes à Bonn ont trouvé un accord sur la composition de ce gouvernement provisoire composé de 29 membres, qui gouvernera l'Afghanistan pendant six mois, a précisé un porte-parole de l'ONU.
«Quelques postes ministériels doivent encore être confirmés, mais uniquement parce que nous devons encore contacter les personnes intéressées», a précisé ce porte-parole sans préciser de quels ministères il s'agissait.
L'Alliance du nord, nouveau maître de Kaboul depuis le 13 novembre, se taille la part du lion dans ce gouvernement provisoire. Les ministres des Affaires étrangères de l'Alliance, Abdullah Abdullah, de l'intérieur, Younis Qanooni et de la défense, Mohamad Qasim Fahim conserveront leur poste, a indiqué Ahmad Fawzi, porte-parole du représentant spécial de l'ONU pour l'Afghanistan Lakhdar Brahimi.
Au moins une femme sera membre de ce gouvernement provisoire, selon un délégué afghan. Il s'agit de Sima Samar qui, outre le poste de vice-présidente de cette administration, aura en charge la santé publique, a affirmé à l'AFP Abdul Sattar Sirat, chef de la délégation représentant l'ex-roi d'Afghanistan Mohammed Zaher Shah à la conférence de Bonn.
Ce gouvernement sera composé d'un président, de cinq vice-présidents et de 23 ministres. Il est bati dans un souci d'équilibre entre les différentes ethnies afghanes, selon l'ONU. L'Afghanistan est une mosaïque d'ethnies dont la principale est celle des Pachtounes, dont le président de ce gouvernement provisoire est issu.
Les ministres de l'Intérieur, des Affaires étrangères et de la Défense sont des Tadjiks.
La signature de cet accord historique, qui ouvre la voie à la reconstruction de l'Afghanistan ravagé par 23 années de guerre, devait avoir lieu mercredi à 09H20 (08H20 GMT) au Petersberg, résidence des hôtes de l'Allemagne sur les hauteurs de Bonn, selon cette source.
La signature formelle de cet accord, au neuvième jour de ces négociations ouvertes le 27 novembre, ouvre la voie à un transfert du pouvoir le 22 décembre prochain entre l'Alliance du nord et cette administration intérimaire, a précisé ce porte-parole.
Neuf jours de négociations
Hamid Karzaï, désigné à la tête de ce gouvernement provisoire, est un leader pachtoune, l'ethnie principale en Afghanistan, partisan de l'ex-roi d'Afghanistan Zaher Shah.
Agé de 44 ans, il a déjà occupé le poste de vice-ministre des Affaires étrangères lorsque l'Alliance du nord occupait le pouvoir à Kaboul entre 1992 et 1996.
L'Alliance, qui s'est rebaptisée depuis Front uni, avait été chassée de Kaboul par les talibans en septembre 1996.
Outre une administration intérimaire, cet accord scellé dans un texte de sept pages, prévoit la mise en place d'une «commission spéciale indépendante» chargée de convoquer une «Loya Jirga d'urgence», assemblée traditionnelle afghane.
L'ex-roi Zaher s'est vu confier le «rôle symbolique» d'ouvrir cette Loya Joirga.
Celle-ci, convoquée au printemps, sera chargée de nommer un gouvernement de transition représentatif, qui gèrera le pays pour une deuxième phase d'une durée de deux ans environ.
Dans les dix-huit mois suivant la mise en place de cette autorité de transition, une Loya Jirga constituante sera convoquée, afin d'adopter une nouvelle Constitution suivant les principes démocratiques et ceux de l'Islam, qui garantisse pluralisme et justice sociale.
Des élections démocratiques pourront alors être organisées pour élire un gouvernement «pleinement représentatif».
L'accord prévoit également le déploiement d'une «force 111110nale de sécurité» sous mandat des 110ns unies à Kaboul et dans les environs, puis dans d'autres villes et régions si nécessaire. Ces zones seront démilitarisées mais l'autorité afghane y conservera une police.

Voici les principaux points de l'accord

En préambule, les délégués à la conférence:
- «réaffirment l'indépendance, la souveraineté 110nale et l'intégralité territoriale de l'Afghanistan»
- «reconnaissent le droit du peuple d'Afghanistan de déterminer librement leur avenir politique conformément aux principes de l'Islam, de la démocratie, du pluralisme et de la justice sociale»
- «expriment leur reconnaissance aux moujahidines qui, au fil des années, ont défendu l'indépendance, l'intégrité territoriale et l'unité 110nale du pays»...
- ...»expriment leur profonde gratitude au Professeur Burhanuddin Rabbani (président de l'Alliance du nord, NDLR) pour l'intention qu'il a manifestée de transférer le pouvoir à une autorité intérimaire»...
- «notent que ces arrangements intérimaires se veulent une première étape vers l'établissement d'un gouvernement de large assise, prenant en compte les femmes, multi-ethnique et pleinement représentatif, et ne sont pas destinés à rester en vigueur au delà d'une période déterminée»
...
«L'AUTORITE 111IMAIRE»
- «Une autorité intérimaire sera établie lors du transfert officiel de pouvoir le 22 décembre 2001»
- «Elle sera constituée d'une administration intérimaire dirigée par un président, une commission spéciale indépendante chargée de la convocation d'une Loya Jirga d'urgence et une Cour suprême»
- L'administration intérimaire sera «composée d'un président, de cinq vice-présidents et de 24 autres membres», sera «chargée de la gestion au jour le jour des affaires de l'Etat et aura le droit d'adopter des décrets pour la paix, l'ordre et le gouvernement de l'Afghanistan»
- «Dès le transfert officiel de pouvoir, l'autorité intérimaire sera le dépositaire de la souveraineté afghane, avec effet immédiat. En tant que telle, elle représentera l'Afghanistan dans ses relations extérieures et occupera le siège de l'Afghanistan aux 110ns unies»...
- «Une Loya Jirga d'urgence sera convoquée dans les six mois suivant l'établissement de l'autorité intérimaire». Cette assemblée traditionnelle de notables «sera ouverte par sa Majesté Mohammed Zaher, ancien roi d'Afghanistan».
Elle «désignera une autorité de transition (...) qui dirigera l'Afghanistan jusqu'à ce qu'un gouvernement pleinement représentatif puisse être élu lors d'élections libres et honnêtes» dans les deux ans au maximum suivant la convocation de cette Loya Jirga d'urgence.
- «Une Loya Jirga constituante sera convoquée dans les dix-huit mois suivant l'établissement de l'autorité transitoire, afin d'adopter une nouvelle Constitution pour l'Afghanistan».
- «L'administration intérimaire établira, avec l'aide des 110ns unies, une Banque centrale d'Afghanistan»...
- Elle mettra en place, «avec l'aide des 110ns unies, une commission indépendante des droits de l'Homme» chargée de «surveiller et d'enquêter sur les violations des droits de l'Homme»
- «Au moment du transfert de pouvoir, tous les combattants, forces armées et groupes armés du pays passeront sous le commandement et le contrôle de l'autorité intérimaire et seront réorganisés pour répondre aux critères des nouvelles forces armées et de sécurité».
- «L'autorité intérimaire coopérera avec la communauté 111110nale dans la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogues et le crime organisé. Elle s'engage à respecter le droit 111110nal et à entretenir des relations pacifiques avec les pays voisins et avec le reste de la communauté 111110nale»
- Elle «garantira la participation de femmes et la représentation équitable de toutes les ethnies et communautés religieuses» au sein du gouvernement intérimaire et de la Loya Jirga d'urgence.

«FORCE 111110NALE DE SECURITE»

- Les participants à la conférence «demandent au Conseil de sécurité des 110ns unies d'envisager l'autorisation du déploiement au plus tôt d'une force sous mandat des 110ns unies en Afghanistan. Cette force participera au maintien de la sécurité à Kaboul et dans ses environs. Une telle force pourrait, si cela est nécessaire, être déployée à d'autres centres urbains ou d'autres régions»
- Ils s'engagent à «retirer toutes les unités militaires de Kaboul et des autres centres urbains ou d'autres régions où la force sous mandat de l'ONU sera déployée. Il serait souhaitable que cette force participe à la reconstruction de l'infrastructure» du pays.
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