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Ahmed Boukhari sort de prison

Ahmed Boukhari, l'ex-agent de la Sûreté 110nale, travaillant dans les années 60 pour le compte des “services spéciaux”, a retrouvé hier la liberté, après avoir purgé trois mois de prison ferme au complexe pénitentiaire d'Oukacha.
Est-ce la fin du cal

Ahmed Boukhari sort de prison
C'est vers le milieu du mois d'août 2001 que Ahmed Boukhari fut convoqué par le service préfectoral de police judiciaire (SPPJ) pour une affaire d'émission de chèques sans provision. Alors qu'on s'attendait à un procès politique suite aux révélations d'Ahmed Boukhari mettant en cause certains de ses anciens collègues et hommes politiques, voilà que l'ex-agent secret se voit placé en garde à vue avant d'être déféré au Parquet de Casablanca-Anfa, le 22 août 2001, là où il fut écroué. Dans l'après-midi, ouverture de la première audience consacrée à cette affaire et Boukhari comparait, en détention préventive.
La première audience fut reportée, à la demande de la défense pour permettre à cette dernière de prendre connaissance de tous les éléments du dossier. Il faut préciser que Me Abderrahim El Jamaï, défenseur d'Ahmed Boukhari avait manqué la 1ère audience.
Lors de celle qui allait suivre, entre lui et le représentant du ministère public, c'était un dialogue de sourds qui s'était instauré : Pour Me El Jamaï, deux des quatre chèques en litige avaient coûté à son client une condam110n en 1998. Les deux chèques étaient d'un montant de 150.000 DH et les deux autres réglés dernièrement.
Le représentant du Parquet ne l'entendait pas de cette oreille.
L'avocat de Boukhari poussait même le bouchon un peu loin : il accuse le Parquet d'avoir dissimulé des documents prouvant la bonne foi de son assisté, confirmant sa thèse du règlement en 1998, des deux chèques d'une valeur de 150.000 DH.
Mohamed Abenkcer
Suite page 5

L'affaire prend alors de l'ampleur et les médias 110naux s'en saisissent : pour les uns, un procès politique déguisé en affaire de chèques sans provision, pour d'autres, on voulait museler Boukhari pour l'empêcher de faire d'autres révélations.
Une source bien informée du ministère de la Justice tente de remettre les pendules à l'heure : Selon cette source, “l'affaire a obéi aux dispositions juridiques de façon normale comme dans tous les délits du même genre et aux procédures légales, conformément à la législation en vigueur”.
L'avocat de la défense y voit, au contraire”, un simple règlement de comptes politique”.
DEUX PLAINTES
En réalité Boukhari était poursuivi, pour deux plaintes : pour émission de chèques sans provision :
- La 1ère déposée le 9 décembre 1992, contre l'accusé, en tant que PDG de la “Société Boukhari”.
- La seconde plainte était déposée le 10 novembre 2000. Pourquoi donc, ces deux plaintes n'ont pas trouvé d'issue plutôt ?
D'après l'autorité judiciaire, les plaintes avaient rencontré des difficultés dues aux changements d'adresse de l'accusé qui se trouvait en état de fuite.
Et ce n'est que le 15 août dernier qu'Ahmed Boukhari fut arrêté, puis écroué par le Parquet (dossier pénal 1826/61/2001).
Le tribunal correctionnel de Casablanca avait condamné Ahmed Boukhari le mardi 28 août 2001, à un an de prison de ferme. En outre, il devrait verser :
- 150.000 DH d'amende judiciaire (Trésor)
- 150.000 DH à une partie civile (Société métallurgique) et son indemnisation à hauteur de 5.000 DH.
- 2.000 DH de dédommagement au profit d'une autre société.
Naturellement, le prévenu interjette appel. Devant la deuxième juridiction, même son de cloche tant de la défense que du ministère public.
Le 16 octobre 2001, la Cour d'appel se prononça :
- Abandon de l'action publique pour ce qui est des deux chèques que la cour a reconnu que les deux chèques en question avaient valu à Boukhari une condam110n.
- Réduction de la peine de prison d'un an à 3 mois.
- Une amende judiciaire, l'équivalent de 25% des chèques d'un montant de 40.000 DH.
Pour Me El Jamaï, “c'était une demi-victoire” hier donc, Ahmed Boukhari a retrouvé la liberté.
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