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Des Polonaises au Maroc

Dans son émission hebdomadaire consacrée aux Polonais résidant sur le sol étranger, la télévision Polonaise «Polonia» a mis dernièrement en exergue le Maroc et les Polonaises - conjointes de Marocains - qui y vivent. Ce fut sur l'initiative de l'Ambassade

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Conçu par Izabela Bojarewics et tourné par Maciej Kazmierski, cet épisode - premier d'une série de la TVP, évoque les raisons de la présence des femmes polonaises au Maroc et mène les téléspectateurs polonais à travers quatre villes de notre Royaume : Fès, Kénitra, Rabat et Casablanca. Dans chaque cité marocaine visitée, il interpelle une ou plusieurs compatriotes ayant quitté, parfois depuis belle lurette, la mère-patrie pour aller vivre non seulement loin des racines ancestrales, mais surtout dans une contrée jugée «exotique» et que d'aucuns pourraient considérer située au-delà des mers - en tout cas de la Méditerranée -, pour se fixer à demeure dans une région «mythique» appartenant à la fois à l'Afrique et à l'Orient. Une telle double appartenance ne peut que faire rêver les habitants d'Europe centrale, et particulièrement ceux des berges de la Vistule, à l'univers envoûtant des pays mirifiques orientaux, à ceux des Contes des Mille et Une Nuits. Qui n'envierait pas le destin éblouissant des elfes des Lacs de Mazurie ?
Quoi de plus fascinant lorsque dans le silence de la nuit, aux aurores ou au crépuscule, ou encore lorsque le soleil brille à son zénith, des voix de stentor des muezzins s'élèvent des minarets vers l'azur et appellent à la prière.
De la Qaraouiyyin à la Mosquée Hassan II en passant par la Tour Hassan, la caméra polonaise promène son auditoire, qui ne vit pas seulement en Pologne mais dans le monde entier, sur les cinq continents, dans chaque pays où s'est installée depuis des lustres une entité polonaise - car «Polonia» a pour mission essentielle de faire communier dans une même ferveur les Polonais indépendamment du lieu dans lequel ils vivent -, dans des endroits enchanteurs marocains, ô combien évocateurs d'une civilisation séculaire, d'une civilisation pérenne, d'une civilisation qui allie avec bonheur tradition et modernité !
Alors que l'Etat polonais était encore dans les ténèbres de l'Histoire, Fès, déjà, élevait ses minarets et ses imposantes bâtisses qui, plus de mille ans après leur érection, reflètent toujours une culture captivante tant par la spiritualité dégagée que par l'art multiforme pérennisé, et ce bien avant que sa consœur des bords de la Vistule, Cracovie - à laquelle Fès est jumelée depuis une quinzaine d'années -, en fasse de même dans son contexte civilisationnel propre quelques siècles plus tard.
Et les Polonaises qui y vivent, tout comme celles à Rabat, Kénitra ou Casablanca, avec leurs conjoints marocains - rencontrés bien souvent sur les bancs des universités polonaises fréquentées naguère pour devenir ensuite, une fois rentrés au pays, médecins, ingénieurs, agronomes, architectes ou artistes, voire pédagogues ou agents d'autorité, ne tarissent pas d'éloges sur leur pays d'accueil, sur leurs belles-familles, sur les Marocaines et Marocains, en général, qu'elles côtoient tous les jours : amabilité, chaleur, esprit d'ouverture et de tolérance sont les termes le plus souvent usités.
Toutes ces Polonaises se félicitent chaque jour que Dieu fait, d'avoir trouvé par leurs compagnons une terre d'asile aussi accueillante que l'est le Maroc. Pour elles, il y fait bon vivre non seulement à cause du temps relativement clément qui y règne en permanence, mais aussi elles y connaissent la plénitude de leur épanouissement qu'il s'agisse de leur vie familiale, de leur vécu au quotidien ou de leur spiritualité, pouvant ainsi suivre librement et sans discrimi110ns le culte et les traditions de leurs ancêtres, exercer en toute quiétude leur profession, assumer pleinement leurs tâches et leurs responsabilités tant familiales que 116iales. Qu'à cela s'ajoutent de temps à autre des rencontres féminines pour des Polonaises venues de divers horizons, formant ainsi des sortes de cénacles tel que «Les Joyeuses Commères» casablancaises, et le dépaysement - pour peu qu'il leur pèse un tant soit peu - est définitivement surmonté, tout comme du reste toute nostalgie récurrente de leur pays d'origine.
Ces Polonaises forment des couples mixtes dont elles ne cachent pas la satisfaction de la réussite tant familiale que 116iale et ont des enfants ayant, selon elles, cet avantage incommensurable sur leurs «cousins» et «cousines» de Pologne d'être des parfaits trilingues, pratiquement dès la naissance puisqu'ils connaissent dès le berceau l'arabe, le français et le polonais, sans compter d'autres langues acquises au cours de leur scolarité. Elles - mêmes, elles se sentent déjà polyglottes et sont heureuses de contribuer, avec leurs modestes moyens, à une meilleure compréhension de part et d'autre des us et des coutumes tant polonais que marocains, contribuant ainsi par-delà les terres, par-delà les mers, à forger des liens indissolubles d'une amitié inaltérable entre les peuples du Maroc et de Pologne, auxquels elles se considèrent partie intégrante. Pour elles, la tolérance pratiquée chez nous tous azimuts n'est pas un vain mot, mais bien une réalité puisqu'elles la vivent au quotidien, tout comme le renforcement continu des relations amicales entre nos deux pays.
Grâce à ces Polonaises vivant sous nos latitudes, la TV Polonia s'est permise en ouverture de sa série consacrée aux multiples facettes du Maroc d'offrir aux Polonais de Pologne comme à ceux de l'étranger - tout comme à celles et à ceux qui s'en sentent proches - la vision d'un univers insoupçonné - et combien rassurant dans un monde en ébullition ! -, imprégné de tolérance et de chaleur humaine, bien que le pittoresque n'y perde jamais ses droits.


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