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Accueil next L'humain au centre de l'action future

"Maroc, mon pays natal"

La première fois qu'il a "brûlé" pour l'Europe - on ne disait pas les choses ainsi, mais l'ardent désir de s'expatrier était tout aussi irrépressible qu'aujourd'hui- Mohamed Chater avait tout juste 20 ans. Il en a plus du double et, cependant, l'autre fl

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Chacun de ses écrits en porte la marque. «On n'oublie rien de ce qu'on a été. Parce que tout simplement, quelque part au fond de soi même on est toujours ce qu'on n'est plus. Sans doute pas avec la même intensité ou avec la même actualité, mais on ne jette jamais une partie de son identité» dira t-il un jour présentant un de ses écrits. Ce qui frappe dans les travaux de Mohamed Chater, c'est la quête d'identité. Tous ses écrits en sont imprégnés. Une quête constante, perspicace, entêtée même et qui souvent prend la forme de la recherche d'un éternel ressourcement aux origines premières de la métamorphose. Mais ce n'est pas simplement pour lui que l'auteur se donne la peine de retourner sur ses pas. S'il refait parfois la valise de ses souvenirs, c'est également pour en faire profiter tous ceux qui pour une raison ou une autre ont fait l'économie d'une séquence marocaine dans leur vie de déplacés volontaires. Ils sont légion, si l'on en croit toute la littérature qui traite de leurs problèmes. En tout cas se comptent-ils par générations entières: la deuxième et, maintenant la troisième. Ce sont eux à qui l'auteur s'adresse souvent. Expert judiciaire et journaliste, il en a souvent rencontré qui étaient «paumés», perdus au point d'en oublier le sens de la parole et d'être dans ces séquences de vie où rien n'a plus de signification. Ces no man's land où l'acte gratuit peut se révèler l'unique chose qui peut donner de l'épaisseur à l'insoutenable légèreté de l'être. Cet état d'esprit -mais en est-ce?- n'est pas spécifique aux générations actuelles. Un vieil adage marocain dit : que celui qui a perdu le sens de l'orientation s'assied par terre. En présentant les principales villes du pays natal, Mohamed Chater ne fait sans doute pas autre chose que de montrer la terre à ceux qui ont perdu le sens de l'orientation. Cette terre, il en a marqué minutieusement les repères : Agard Oudad, Ain Leuh, Tafraout, Marrakech, Fès...
Des lieux enchanteurs, des étapes qui auraient pu replir une vie. Au surplus, des rencontres avec une patrie qu'on n'oublie jamais.
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