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« Paris mon bled » de Youssouf Amine Alalamy: une fresque musicale

Le dernier ouvrage de Youssouf Amine Alalamy est une fresque musicale, bien que puisée au fin fond des cités parisiennes. Une histoire qui parle de et au nom de la troisième génération d'immigrés marocains en France, avec un style qui a nécessité de l'aut

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« Il paraît que les livres marchent par trilogie, alors voilà que je boucle la boucle avec « Paris mon bled ». C'est ainsi qu'a entamé Youssouf Amine Elalamy la présentation de son dernier ouvrage, au Carrefour des Livres à Casablanca, la semaine dernière. Après avoir emmené les lecteurs sur le nouveau continent avec « Un Marocain à New York », les avoir ensuite fait embarquer sur des « paterras », destination le vieux continent dans « Les Clandestins », Youssouf Amine Elalamy a choisi d'élire domicile à la ville des lumières pour son dernier roman « Paris mon Bled ».
La couverture « en jette déjà », pour rester dans le style adopté par l'auteur. Une tour Eiffel avec des babouches et un tarbouch fassi. Il s'agit en effet, d'une histoire empreinte de la culture de « l'entre-deux », avec une langue française revisitée à outrance et une rythmique à vous faire « lire en tapant des pieds ».
Le roman de Y.A. Elalamy parle de la troisième génération d'immigrés en France. L'auteur qui nous a habitué à puiser ses thèmes dans l'actualité n'aurait pas pu mieux tomber d'ailleurs, avec la question de l'immigration qui revient aux devants de la scène après le premier tour des élections présidentielles en France. Certes, « Paris mon bled » est une polyphonie qui offre un espace d'expression à plusieurs narrateurs à la fois, mais il reste concentré sur l'histoire de Abdelkhalek Elhachraoui, un jeune des cités avec « un nom qu'il faut désosser avant de se le mettre dans la bouche », âgé de 17, 18 ans, qui raconte son vécu avec ses références et un parler qui est le sien. À ce propos, ce qui fait la particularité, voire l'originalité de ce roman c'est bien l'architecture textuelle de celui-ci. En effet, d'abord Y.A. Elalamy propose une manière originale de dispatching des chapitres, enrichie ceux-là avec des petites introductions écrites en « gras », et couronne le tout par des textes écrits en rap. Rien que cela !
« La classification classique des écrits est certes importante, mais il est temps d'innover. Ainsi, j'ai toujours choisi de m'essayer à de nouvelles formes d'écritures, de nouvelles expériences…etc. C'est pourquoi j'ai adopté dans mon nouveau roman, une mise en forme susceptible de créer l'émotion. Le rap s'imposait ainsi à moi comme étant le mode d'expression en adéquation avec l'esprit du livre », expliquait l'auteur.
Morale de l'histoire

Deux éléments principaux caractérisent « Paris mon bled ». D'abord le style de « zapping », en passant d'une scène à l'autre et d'un narrateur à un autre, ensuite cette touche musico-poétique qui en fait un roman rythmé. D'ailleurs, il paraît qu'il y aurait même un projet d'adaptation en rap de l'histoire d'Abdelkhalek Elhachraoui. Une affaire à suivre !
Y.A. Elalamy raconte dans son dernier ouvrage, comment un jeune Français d'origine marocaine vit à Paris, dans le cadre du ghetto des cités, avec son monde, ses amis et sa relation avec son pays d'origine. Mais, fidèle à lui-même, l'écrivain n'essaye à aucun moment de faire passer un message ou encore moins de donner son avis sur les événements. Certes, plusieurs sujets sensibles de l'actualité y figurent, mais il s'agit plus de faire un état des lieux et de porter à la connaissance du lecteur marocain, un regard sur la vie de ces jeunes Marocains qui vivent à l'étranger que de faire une critique quelconque sur la ou les questions abordées.
« J'ai choisi le rap car c'est une musique de contestation et d'intégration sociale, et c'est de cela qu'il s'agit dans mon roman. Le rap a su démocratiser la chanson et le vedettariat et moi je cherche à briser les normes de l'écriture en adoptant un style qui émane du réel tout en démystifiant le poétique », ajoute Y.A. Elalamy.
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