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Internet : à cultures locales, contenus locaux

Sur Internet, on peut écouter un poème en quechua avec sa traduction et prendre un cours pour apprendre cette langue des Indiens d'Amérique du Sud (www.andes.org). On peut se tenir informé du combat du peuple Ogiek pour garder ses maisons dans la Forêt Ma

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On peut consulter une page web qui liste plus de 4 000 sites traitant des peuples indigènes d'Amérique (www.nativeweb.org). En présentant des contenus qui répondent aux attentes de ces communautés, de tels sites aident à vaincre l'un des plus grands obstacles actuels à l'utilisation d'Internet comme outil de développement dans les pays du Sud : le manque de contenu local.

Dans de nombreux pays du Sud, Internet s'est seulement développé dans un contexte commercial, ce qui veut dire que les utilisations à but non lucratif et les utilisations de service public ne sont pas encouragées. Dans les pays riches, Internet était pourtant au départ un outil créé par et pour les scientifiques et il a été développé, au cours de ses premières années d'existence, avec des objectifs de service public et un soutien substantiel du secteur public. Mais les services publics des pays en développement capables d'innover et de poser les fondations d'une société de l'information - universités, centres de recherche, bibliothèques, musées, ONG, communautés locales et agences gouvernementales - font face à des obstacles financiers et réglementaires.
Ces questions sont traitées dans un rapport réalisé par l'UNESCO pour l'Union internationale des Télécommunications et intitulé «Public Service Applications of the Internet in Developing Countries, Promotion of Infrastructure and Use of the Internet in Developing Countries». (Applications de l'Internet dans les services publics des pays en développement, promotion des infrastructures et utilisation de l'Internet dans les pays en développement).
Le contenu doit être pertinent et compréhensible pour les utilisateurs locaux, souligne le rapport. C'est d'autant plus important du fait de la barrière linguistique existant sur Internet, où environ la moitié des 400 millions d'utilisateurs de l'année dernière étaient anglophones. Mais la situation change et on estime que les deux tiers des utilisateurs en 2003 parleront une autre langue que l'anglais.
C'est dans cet environnement que des efforts sont entrepris pour générer des contenus locaux et combler le fossé entre pauvres et riches dans la société mondiale de l'information. L'une de ces initiatives concerne le coffret de CD-Roms réalisés par l'UNESCO avec le soutien financier de l'agence d'aide danoise Danida. Deux d'entre eux, Sahel.doc et East African Development Library, comprennent plus de 55 000 pages et plus de 600 documents contenant des informations pratiques de développement allant des soins à porter aux animaux à la gestion de l'eau en passant par la prévention du sida ([email protected]). Tout cela est gratuit et disponible dans des bibliothèques et des points Internet dans une douzaine de pays africains.La nécessité d'encourager des individus et des organisations à produire de tels contenus ou à adapter du matériel provenant d'ailleurs a été discutée lors d'une réunion d'ONG invitées au siège de l'UNESCO récemment ; cette réunion s'inscrivait dans la nouvelle série de consultations qui vont avoir lieu pour préparer le Sommet mondial sur la société de l'information qui se tiendra à Genève en 2003. Les ONG ont demandé du soutien pour la production de contenus locaux, plus adaptés aux cultures locales et plus appropriés à une utilisation locale.
Le flux d'information, dans la société du savoir, ne devrait pas aller seulement du Nord vers le Sud, mais aussi du Sud vers le Nord et à l'intérieur même du Sud, ont-elles souligné.
Si l'internationalisation peut représenter un danger pour la diversité culturelle, elle peut aussi favoriser la promotion de contenus locaux, car elle peut s'appliquer à des groupes qui partagent un environnement culturel, linguistique ou géographique. C'est par exemple le cas des francophones (www.francophonie.org) qui ont réalisé une grande variété de programmes d'aide pour les pays en développement afin d'encourager et de renforcer, sur Internet, la présence du français et des cultures qui s'expriment en français. Au lieu d'importer des contenus des pays riches, il est possible d'utiliser du matériel réalisé dans d'autres pays en développement qui acceptent de les mettre en ligne à un coût comparativement moins élevé pour leurs voisins.
Ainsi, l'Université ouverte Indira Gandhi (www.ignou.ac.in) offre des cours à plusieurs pays du Moyen Orient.
« Produire des contenus locaux est essentiel pour convaincre le plus grand nombre de gens qu'Internet a un rôle important à jouer dans le développement, en tant que partie intégrante des infrastructures de service public d'une société», selon le rapport de l'UNESCO.
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