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La Nouba impériale du Maroc à l'IMA

Poursuivant son action dans le domaine de la connaissance et la diffusion de la culture et de la musique arabes en France et en Europe, l'Institut du monde arabe (IMA) a invité, récemment, plusieurs artistes maghrébins et orientaux dans le cadre de son pr

La Nouba impériale du Maroc à l'IMA
Un hommage particulier a été rendu à la nouba impériale du Maroc présentée par les frères Abdelfettah et Mohamed Bennis, avec le prestigieux ensemble Ahl-Fès.
Al-Madih (poèmes panégyriques), Al-Inchad (chant individuel) et Assama (audition pieuse), trois formes d'inspiration religieuse et mystique ont enflammé le public, venu nombreux vibrer au rythme des bases musicales arabo-andalouses, dotées d'une époustouflante technique de rythmes et d'improvisations.
Fondateur de l'ensemble Ahl-Fès en 1992, Mohamed Bennis (47 ans) a suivi l'enseignement de la Tariqa (voie mystique) et s'est initié au Madih sous la direction du regretté Abdelwahab Essaqat, tout en apprenant les subtilités de l'art arabo-andalou. Son frère Abdelfattah, qui a fait ses classes au sein de l'orchestre de Abdelkrim Raïs, est considéré comme l'une des plus belles voix du Maroc en matière arabo-andalouse.
Le plateau a été également égayé par le duo Hayat Ayad, française d'origine algérienne et Mohamed Briouel, remarquable violoniste et chef d'orchestre de l'ensemble maroco-andalou de Fès, qui ont puisé dans le répertoire traditionnel de l'Andalousie où vivaient en paix les communautés musulmane, juive et chrétienne.
Le violon, instrument-roi de la musique andalouse, s'est imposé au cours de ces soirées, avec son maître Briouel, qui s'est distingué en soliste et en orchestre par des compositions personnelles alliant le jeu instinctif à la performance technique de haut niveau. Et puisque la musique andalouse offre une large place à la tradition orale (chant, mawal), des valeurs vocales confirmées, s'adaptant sans efforts à tous les styles, ont constitué les moments forts de ce programme Maghreb-Méditerranée.
Tradition

La nouba est une suite de pièces vocales et instrumentales d'un même mode, comprenant neuf mouvements, chaque mouvement pouvant comporter jusqu'à quarante pièces.
Un rythme différent est associé à chaque mouvement. Ceux-ci s'enchaînent soit directement, soit par l'intermédiaire d'un prélude libre ou d'une courte pièce instrumentale. Une large part est laissée à l'improvisation et à l'ornementation, tant vocale qu'instrumentale. Chaque nouba se jouait à une heure précise de la journée: il existait donc 24 noubas ( la tradition a perdu la moitié d'entre elles).
La structure rythmique de la nouba, exécutée dans son intégralité correspondrait à un cérémonial de cour (entrée du roi, défilé des dignitaires, ...). L'ouverture (touchia) est purement instrumentale. De nos jours, une nouba complète est rarement exécutée d'un seul trait. L'usage veut qu'on interprète des pièces caractéristiques, selon les circonstances de la prestation, en respectant cependant l'ordre des mouvements. Cette musique s'est toujours transmise par voie orale.
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