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Accueil next L'humain au centre de l'action future

Rencontre-débat et une exposition autour du thème «Jean Genet et le monde arabe»

L'exposition consacrée à l'écrivain français Jean Genet et le monde arabe se poursuivra, jusqu'au 28 du mois en cours, à la Villa des arts, «Musée de la fondation ONA» à Casablanca.
Initiée par le service de coopération et d'action culturelle de l'

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La manifestation constitue un hommage des artistes Nabil Ayouch, Fouad Bellamine, Souad Guennoun, Mohamed Kacimi et Abdelkrim Ouazzani et un geste des milieux intellectuels pour réparer l'oubli fait à un écrivain qui a vécu au Maroc et où il est d'ailleurs enterré.
C'est dans ce cadre que s'inscrit, par ailleurs, une rencontre-débat, organisée vendredi soir, au Musée de l'ONA, sous le thème «Jean Genet et le monde arabe», animée par les écrivains Édouard Amran El Maleh et Marie Redonnet.
Les conférenciers ont, ainsi, rappelé que les liens de l'auteur de «Quatre heures à Sabra et Chatila» avec le monde arabe remontent à sa jeunesse: il a à peine 20 ans quand il est envoyé comme soldat à Damas, en Syrie, puis à Midelt et à Meknès. Genet y découvre alors le colonialisme et se sent solidaire des colonisés.
Sa rencontre avec un artiste marocain de cirque était déterminante donnant lieu à un poème en prose incandescent intitulé «le funambule». Au même moment, la guerre d'Algerie lui inspire les «paravents».
Son engagement pour la cause palestinienne date de 1970.

Un témoin direct d'un drame


Il manifeste ainsi son admiration pour ce peuple sans territoire qui porte et inspire à ses yeux de nouvelles valeurs politiques, poétiques et métaphysiques, mettant son talent de poète révolté et rebelle au service de cette cause.
La Palestine est sa seule vraie parole sur le monde arabe, dira Édouard Amran El Maleh, lors de cette rencontre.
Jean Genet fut un témoin direct du drame de ce peuple qui atteint son paroxysme lors des massacres perpètrés dans les camps de Sabra et Chatila qu'il avait visités quelques temps après le drame.
Le texte de Genet décrivant cette tragédie, publié début 1983 dans la revue des études palestiniennes, est considéré par les critiques littéraires et les chercheurs-universiatires comme le plus important de ses articles politiques.
Pour Marie Redonnet, le monde arabe, dans sa réalité et dans ses images de rêve, a permis à Genet d'inventer une littérature pionnière, ouverte à une langue et une expérience poétique inédites.
La force de son œuvre consiste en son pouvoir d'inventer une nouvelle poésie, ou l'Occident et l'Orient, l'arabe et le blanc disparaissent pour qu'apparaisse un ordre nouveau réfractaire à toute capture, à tout enfermement identitaire ou national, souligne-t-elle.
Édouard Amran El Maleh affirme, dans cet ordre d'idées, que Genet est très près de nous car nous avons besoin de casser les passivités, découvrir le fond de l'humanité: celle qui n'accepte pas la servilité.
Décédé en 1986 à l'âge de 76 ans en France, Jean Genet est enterré au cimetière espagnol de Larache, conformément à sa volonté.
Le Maroc, où il compte plusieurs amis, est son pays d'adoption. Sa rencontre avec le monde arabe fut essentielle aussi bien dans sa vie que dans l'évolution de son œuvre. L'hommage rendu à Jean Genet a été marqué également par la publication aux éditions Tarik du livre de Souad Guennoun «L'ultime parcours de Jean Genet» et par la pièce de théâtre tirée du texte «Quatre heures à Sabra et Chatila», montée par le théâtre d'aujourd'hui sous la houlette de Touria Jabrane et Abdelouahed Ouzri et traduite en arabe par l'écrivain Mohamed Berrada.
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