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Mohamed Khabbachi, directeur général de la MAP : une action discrète mais avertie

L’homme est depuis quelques semaines à la tête de l’agence nationale de presse. Une fonction qui vient comme le couronnement quasi naturel d’un parcours. Le sien est riche. Mohamed Khabbachi l’a construit au fruit d’un labeur

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Il se retrouvera au service financier et administratif de l’agence nationale. Il se mettra ainsi dans le moule de la fonction, lui qui rêvait de s’envoler vers d’autres cieux pour poursuivre des études supérieures en économie. Il épluchera donc les comptes de la MAP sept années durant et décide, un jour de changer d’horizon. Le 1er octobre 1991, il atterrit à la rédaction après un test réussi. Il y passera quinze mois. Juste le temps de se familiariser avec les techniques de l’écriture journalistique et du reportage.

Son destin l’attendait ailleurs. En mars 1992, Mohamed Khabbachi se retrouvera à Dakar où il sera le correspondant de la MAP pendant huit ans. Huit années d’une expérience qui forgera le caractère professionnel du journaliste en même temps qu’elle complètera sa formation personnelle. Le travail sur le terrain prenait une allure toute particulière. Il se déplacerait entre la Guinée, le Gabon, la Côte d’Ivoire et d’autres pays de la région à la quête d’informations.

Une quête que soulignait la propension naturelle de l’homme à parfaire sa connaissance du monde qu’il visitait. L’Afrique de l’ouest s’ouvrait à la curiosité du journaliste. Aujourd’hui, il connaît les subtilités de ce monde si proche et si loin de nous en même temps. « L’Afrique reste méconnue du Maroc », souligne le nouveau directeur général de la MAP, qui déplore entre autres que le monde des affaires garde les yeux braqués sur l’Europe et tourne le dos à un continent qui lui offre pourtant de multiples opportunités d’affaires. « Beaucoup de secteurs restent vierges » dans cette région du monde et ne demandent qu’à être explorés, à ses yeux. De son expérience ouest africaine, il sortira avec un enseignement de taille.

« L’Afrique m’a appris à relativiser mes jugements », confie le journaliste. Ainsi, il regarde la pauvreté, le manque d’infrastructures au Maroc avec les yeux de celui qui, ailleurs, « a vu pire ». Cet enseignement l’aidera beaucoup dans son expérience inédite à Nouakchott. Mohamed Khabbachi est appelé par Yassine Mansouri en juin 2000 à mettre en place un bureau de la MAP dans la capitale mauritanienne. Le choix est stratégique et la mission délicate. Elle sera assurée avec volonté.

« La Mauritanie est un pays avec lequel nous avons beaucoup d’affinité ». Cette conviction devrait nous pousser à mieux connaître cette terre ainsi que ses hommes pour mieux appréhender nos relations futures. L’avis est de celui qui aura passé deux années pleines dans le pays. Car Mohamed Khabbachi était appelé, deux années plus tard, à regagner le siège central de la MAP pour y occuper le poste tout aussi délicat de directeur de l’information. La tâche n’était pas aisée. La MAP vivait une période de transition difficile.

La situation était parfois explosive. Mohamed Khabbachi jouera parfois à apaiser les esprits et à ramener le calme dans la maison. L’homme qui cultive la discrétion comme d’autres cultiveront l’orgueil en parlera en termes nuancés. Il ne désigne pas de responsables et parle plutôt d’un passif qu’il fallait gérer. Il le fait avec d’autant de détermination qu’il avait le soutien de Yassine Mansouri. C’est pour ce dernier, avec qui il partage une amitié empreinte de respect mutuel, qu’il dit avoir accepté le poste.

La nomination de Mohamed Khabbachi a été accueillie avec beaucoup de satisfaction par de nombreux journalistes de la maison et pour cause. C’est un des leurs qui a été promu, mais pas n’importe lequel. On dit l’homme affable et courtois. Son action est discrète, mais avertie. C’est en faisant un diagnostic minutieux de la situation de la MAP qu’il envisage des actions sur le terrain. Rentabiliser et rationaliser les dépenses de l’agence est une mesure prioritaire et quasi naturelle pour ce parfait connaisseur de la gestion de l’agence.

La décision est prise dans la foulée de limiter la présence de la MAP à l’étranger aux bureaux stratégiques. Mais son grand défi reste celui d’élargir le réseau intérieur avec pour objectif une couverture totale du territoire et une professionnalisation du travail. « On ne peut pas concurrencer les agences internationales à l’étranger, mais il est inconcevable que ces agences nous doublent sur des informations nationales ». Pour relever son pari, le directeur général de la MAP ne lésine pas sur les moyens. Ainsi, il a déjà établi le contact avec les instituts de formations au Maroc et à l’étranger pour assurer la formation continue de ses journalistes.
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