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Le sort de Schröder et de Merkel se joue aujourd'hui

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Un jour avant l'élection, la campagne électorale battait son plein et les candidats se livraient à un dernier tour de piste pour tenter de convaincre les électeurs. Le fait est inédit, tout comme l'est le scrutin de ce dimanche 18 septembre 2005, devant sceller l'avenir politique de l'Allemagne. L'élection se joue entre conservateurs et sociaux démocrates, tout comme elle l'était auparavant en 2002 et 1998, mais avec un fait nouveau. Le duel pour le poste de chancelier se fait entre un homme et une femme.

Gerhard Schrödeur, détenteur du titre, et Angela Merkel, candidate de la coalisation CDU/CSU. Celle-ci a une petite avance dans les sondages sur son rival principal, et pourrait, à moins d'un retournement spectaculaire, se voir porter au siège convoité de la chancellerie. Ce qui sera une première dans l'histoire de l'Allemagne. Angela Merkel, détiendra de fait deux records, si les urnes consacrent sa victoire, celui d'être la première femme chancelier en Allemagne et la première personne de l'Allemagne de l'est à occuper ce poste dans l'Allemagne réunifiée.

Rien n'est pourtant définitivement joué. Le poids des indécis est encore jugé important par les instituts de sondage et les candidats poursuivront leur campagne, en rupture avec la tradition, jusqu'aux derniers heures avant la fermeture des bureaux de vote aujourd'hui à 18 heures (16 heures GMT). Sur un électorat de 62 millions de personnes, 10 millions n'auraient pas encore fixé leur choix, selon les sondages publiés à deux jours de l'élection.

Incertitude et appréhension face à l'avenir. Voilà un caractère saillant du climat qui règne aujourd'hui en Allemagne. Les Allemands, généralement disciplinés et pragmatiques semblent aujourd'hui désemparés face à la situation de crise économique qui règne dans le pays. Le chiffre de 5 millions de chômeur fait peur aux populations jeunes autant qu'il dérange les politiques. Ce chiffre brandit comme un éventail dans la course à la chancellerie plombe le bilan de Schröder et risque de lui être fatale. Le candidat du SPD tente de mettre en avant son programme de réforme en matière d'éducation et de santé pour faire oublier la situation du chômage.

Difficile, en particulier lorsque la situation actuelle du chômage consacre des différences entre l'ouest et l'est de l'Allemagne. Le taux des populations inactives avoisine les 18 % dans les nouveaux Länder, alors qu'il tourne autour de 9% pour les régions de l'ouest. Quinze ans après la Réunification, les différences économiques persistent encore entre l'ancienne République fédérale et l'ex RDA. Le thème de la réunification se trouve fatalement au cœur des élections générales sans qu'il soit affiché clairement dans les programmes de campagne.

Le malaise est perceptible parmi l'ancienne population de l'est, comme celle de l'ouest. L'une estimant qu'elle n'a rien gagné de la réunification, l'autre arguant qu'elle a beaucoup perdu de ses avantages en raison de cette même réunification. A Berlin, ville autrefois divisée en deux parties et où l'effet de la réunification est plus perceptible, toutes les personnes que nous avons rencontrés n'avaient de cesse de nous parler du coût élevé de la réunification.

A ville doit supporter le coût de la gestion de doubles édifices (Théâtres, opéras, zoos…) de même qu'elle consent encore un effort financier important pour aider à la réhabilitation des maisons et autres appartements construits dans la zone est de la ville, sous l'ex. RFA. Une disposition que le parti des verts, comme nous l'explique Anna Lührmann (la plus jeune députée au monde), souhaite voir abolie pour aider à la ville à refaire face économiquement.

Ce sont donc tous les sceptiques, les mécontents et les indécis que les candidats en course à l'élection d'aujourd'hui, se sont employés ces dernières heures à rallier. Le chancelier social-démocrate allemand Gerhard Schröder et sa rivale conservatrice Angela Merkel effectuaient encore samedi un sprint final avant l'heure décisive de l'ouverture des bureaux de vote.

Pour cette ultime journée de campagne Schröder effectuaient deux meetings électoraux, à Recklinghausen, dans le Bassin industriel de la Ruhr, un fief traditionnel des sociaux-démocrates, puis à Francfort, capitale financière de l'Allemagne dirigée par les conservateurs et dont la Bourse, dit-on, reste suspendue aux résultats des urnes de ce soir.

La capitale financière de l'Allemagne ne pouvait évidemment être ignorée par sa rivale des Unions chrétiennes CDU/CSU, Angela Merkel, qui y effectuait, le même jour, une visite au Salon international automobile (IAA) avant un dernier meeting dans l'ancienne capitale fédérale, Bonn.

Aujourd'hui, à 18 heures en Allemagne, les urnes livreront leur secret pour dire qui a le plus convaincu les 61,9 millions d'électeurs. Pour l'heure, le suspense demeure total. Si ce n'est les scénarios, aussi nombreux que différents, que proposent les analystes au sujet des coalitions probables pour la formation du futur gouvernement allemand.

Quelle coalition après le 18
Si Angela Merkel devait devenir la première chancelière de l'Allemagne, la question demeure de savoir avec qui elle devra former un gouvernement. Les libéraux du FDP ? Ce serait le scénario idéal pour les conservateurs qui espèrent décrocher dimanche une majorité absolue de sièges avec leur allié.

Les sociaux-démocrates, qui ont regagné du terrain ces deux dernières semaines, pourraient toutefois faire barrage à ce projet. Selon des fourchettes publiées vendredi par l'institut Forsa, le SPD est crédité de 32 à 34% des intentions de vote et les Verts de 6 à 7%. La CDU et son allié bavarois CSU recueilleraient entre 41% et 43% tandis que le FDP obtiendrait 7% à 8%.

Le nouveau Parti de gauche, enfin, est crédité de 7% à 8% des intentions de vote. L'ombre d'une grande coalition, contraignant CDU et SPD à gouverner ensemble, plane donc sur ce scrutin, car, pour obtenir la majorité absolue des sièges au Bundestag (chambre basse du parlement), il faut recueillir au moins 48,5% des voix.
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