À l’instar du film «Les chevaux de Dieu» de Nabil Ayouch, «Le temps du terrorisme» dénonce le danger du radicalisme religieux qui fait du tort à la société marocaine. L’histoire de ce film est racontée depuis la vision de M’jid, un auteur et réalisateur qui débute l’écriture d’un scénario. En s’inspirant de son quotidien, il décide de relater la vie de sa femme de ménage Zouhra et de ses deux enfants Sanaâ et Mourad. Puis, curieux de savoir comment agissent ceux qui propagent des idées réactionnaires, M’jid décide alors de s’intéresser de plus près à Omar, un homme conservateur et rigide, violent envers sa femme et son jeune fils. Avec ce film, le réalisateur Aziz Saadallah entend faire passer un message très clair : «On ne veut plus du terrorisme, on ne veut plus revivre les attentats meurtriers de 2003». S’il a choisi d’aborder cette thématique, c’est avant tout pour insister sur l’importance du dialogue et de l’échange dans le combat contre la pensée rétrograde.
Pour Aziz Saadallah, «Le temps du terrorisme» a pour objectif de dévoiler la face cachée de l’extrémisme religieux et de dénoncer tous les clichés sociétaux qui alimentent le fanatisme au Maroc. On a tous en mémoire les attaques suicides dans lesquelles 45 personnes ont trouvé la mort, la nuit du 16 mai 2003 à Casablanca. Les auteurs de ces attentats ont été identifiés comme étant des jeunes issus du quartier de Sidi Moumen.
Comme après chaque catastrophe, les artistes (écrivains, cinéastes, peintres…) tentent souvent de saisir le sens de ces actes meurtriers. C’est ce qu’a fait l’écrivain et peintre Mahi Binebine dans son roman «Les Étoiles de Sidi Moumen», un livre dans lequel il raconte comment la misère a pu transformer des jeunes en bombes humaines. Deux ans après la sortie du livre, le réalisateur marocain Nabil Ayouch s’en inspire et réalise le film «Les chevaux de Dieu». «Le temps du terrorisme» d’Aziz Saadallah s’inscrit dans la même démarche que celle de Mahi Binebine ou de Nabil Ayouch, des artistes qui ont choisi de s’intéresser aux auteurs de ces actes afin de comprendre comment la vie peut transformer de jeunes innocents en martyr de la société. À travers sa programmation, la cinémathèque de Tanger, association à but non lucratif installée dans les locaux du cinéma Rif, tente de promouvoir la diversité de la production cinématographique marocaine. C’est donc dans ce sens qu’elle a ouvert sa programmation à l’œuvre d’Aziz Saadallah, «Le temps du terrorisme».
