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Les cafés dans la ligne de mire des autorités locales

Une large campagne de libération de l'espace public est menée à Sidi Bernoussi et Ben M'sik. Les stratégies de ces préfectures sont basées sur la sensibilisation et les avertissements, mais aussi sur des mesures plus contraignantes à l'encontre des gérants de cafés les plus récalcitrants et pour contrer les récidives.

Les cafés dans la ligne de mire  des autorités locales
Les terrasses des cafés empiètent totalement sur les trottoirs.

Le lundi 16 décembre, les autorités locales de Sidi Bernoussi ont fait une descente dans les cafés qui occupent l’espace public. Durant toute la matinée, elles ont détruit les terrasses installées sans autorisation sur les trottoirs. Cette opération n’est pas la première du genre. La semaine dernière était aussi «noire» pour certains propriétaires et gérants de cafés à Sidi Bernoussi. Ces derniers ont vu leurs terrasses «écrasées» s’écrouler devant eux. «Ce sont de grands investissements qui ont été sacrifiés. Certaines personnes ont perdu plusieurs millions de dirhams dans cette campagne», indique un employé dans un café à Sidi Bernoussi. Et d’ajouter qu’en voulant enlever une terrasse, les engins des autorités locales ont démoli une partie intérieure d’un grand café de la place.

Néanmoins, selon des témoins oculaires, «des propriétaires de cafés ne facilitent pas la tâche aux agents chargés d’appliquer la loi. De même, les décors des terrasses sont souvent liés aux espaces intérieurs». Il faut dire que plus aucun prétexte ne dissuade les autorités locales de Sidi Bernoussi. Ces dernières sont décidées à libérer l’espace public de toute occupation illégale. Après les vendeurs ambulants, c’est au tour des cafés de s’aligner à la loi. «On ne peut plus fermer les yeux. Une autorisation d'occupation du domaine public est obligatoire pour les professionnels qui occupent une partie du trottoir, dont l'usage principal est la circulation des piétons», souligne un agent de l’autorité locale. Pour faire respecter cette loi, les services compétents n’hésitent donc pas à déployer les grands moyens. «Ce phénomène s’aggrave de jour en jour. Si on tolère aujourd’hui un dépassement de quelques mètres, on se retrouve le lendemain avec tout le trottoir occupé. Pis, c’est une pratique contagieuse qui a des répercussions négatives sur la ville, les citoyens et les commerces mitoyens», explique un conseiller de la ville.

En effet, les espaces occupés deviennent très vite un acquis. «Pour installer ses tables et des chaises, le propriétaire d’un café a fermé l’entrée d’une petite ruelle. De fait, les habitants sont obligés de faire un grand détour pour avoir accès à leurs domiciles», déplore une habitante de la capitale économique. Cette situation est devenue monnaie courante dans les quartiers de la métropole notamment durant la diffusion des matchs de football. Les chaises occupent parfois même la chaussée et les riverains sont obligés de supporter les cris et surtout les humeurs des clients installés dans la rue en pensant «qu’il s’agit d’une annexe du café et que c’est leur droit du moment qu’ils paient leurs consommations».

Expérience pilote

Face à cette situation, plusieurs préfectures ont réagi et ont décidé d’affronter les occupants du domaine public. Si à Sidi Bernoussi, on a opté pour la destruction, la préfecture d’arrondissements de Ben M’sik préfère encore la voie des négociations. Ainsi, elle a créé une commission mixte qui appelle les propriétaires de cafés à respecter la loi en libérant l’espace public. Le bilan de cette commission qui a commencé son travail depuis le mois de février dernier montre que malgré leur alignement à la loi, certains gérants de cafés récidivent. Néanmoins, 90% des cafés installés sur le territoire de Ben M’sik et occupant le domaine public ont respecté la demande de la commission mixte en libérant les espaces occupés. Parmi 160 cafés existant au niveau de l’arrondissement Ben M’sik seuls 21 ont refusé de se soumettre à cette demande. Au niveau de Sbata, 135 cafés parmi 150 se sont alignés au règlement. La commission mixte en charge de la libération du domaine public n’a pas arrêté son travail pour autant. Elle continue de sensibiliser les propriétaires des cafés et de leur envoyer des avertissements après une première ronde d’observation.

Un deuxième contrôle s’impose pour constater les réactions des propriétaires de cafés. Un deuxième avertissement peut être envoyé aux plus récalcitrants avant de passer à des mesures plus contraignantes. Que ce soit à Ben M’sik, Sidi Bernoussi ou ailleurs, l’essentiel est d’inscrire ces contrôles dans la continuité afin de garantir un espace urbain plus agréable pour les Casablancais.

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