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L'appel des centrales syndicales à une grève générale prend une tournure politique

Bon nombre de syndicats annoncent leur adhésion au mouvement de débrayage devant avoir lieu ce mercredi 29 octobre. Des ONG ainsi que des partis politiques soutiennent les syndicalistes dans leur mouvement protestataire contre le gouvernement. Le Chef du gouvernement, lui, promet une bonne nouvelle, aujourd’hui, aux Marocains.

L'appel des centrales syndicales à une grève générale prend une tournure politique
Lundi 27 octobre, l'UGTM et la FDT (le clan Abdelhamid Fatihi) ont organisé leur conférence de presse pour annoncer leur participation à la grève générale.

C’est aujourd’hui qu’a lieu la grève générale décidée par trois centrales syndicales et suivie par plusieurs autres forces syndicales de différents bords et appartenances politiques. Au point que cette date du 29 octobre est à considérer comme celle qui a permis de fédérer toutes les forces qui s’opposent à la coalition gouvernementale. Car toutes ces forces sont montées au créneau pour soutenir la grève générale. En effet, au cours des derniers jours, chaque matinée apportait son lot de communiqués ou l’annonce d’une conférence de presse livrant le même message : «maintient, soutien et participation à la grève générale». La date du 29 octobre, rappelons-le, avait été choisie, le 14 octobre, par les trois alliés syndicaux, l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération démocratique du travail (FDT, courant Abderrahmane Azouzi). Appel au débrayage auquel d’autres centrales syndicales ont exprimé leur adhésion.

En effet, le samedi 25 octobre, les trois alliés syndicaux (UMT, CDT et FDT) ont tenu une conférence de presse commune pour faire le point sur les préparatifs pour la tenue de cette grève générale et la mobilisation de leurs troupes. L’objectif était tout particulièrement de dire que la grève est maintenue et qu’aucun contact n’a pu avoir lieu avec le gouvernement pour d’éventuelles négociations.
Ainsi, 48 heures après, le lundi 27 octobre, les deux autres alliés, l’Union générale des travailleurs au Maroc (UGTM) et la FDT (le clan Abdelhamid Fatihi) ont organisé leur conférence de presse pour annoncer officiellement leur participation à la grève générale. De même, l’Organisation démocratique du travail (ODT) a tenu, le mardi 28 octobre, une conférence de presse pour souligner, de son côté, l’adhésion au mouvement général de débrayage. Même le syndicat proche du Parti du Mouvement populaire qui appartient à la majorité gouvernementale, le Syndicat populaire des salariés (SPS), a mobilisé ses adhérents, à travers des communiqués, pour débrayer ce 29 octobre. Cette reconfiguration du champ syndical, générée par cet appel à la grève générale, met le syndicat proche du PJD, l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), dirigé par Mohamed Yatim (membre du secrétariat général du PJD), dans une situation embarrassante.

Ce qui a poussé la centrale à tenir une réunion extraordinaire de son conseil national pour exposer sa position. En repoussant l’idée de se joindre au mouvement de débrayage, le syndicat a appelé le gouvernement à remettre le dossier de la retraite (point qui est la principale cause du débrayage) sur la table des négociations dans le cadre du dialogue social. Cependant, cela n’a pas empêché la Ligue nationale du secteur de la santé, dirigée par Mohamed Tarfaï, membre du secrétariat national de l’UNTM (un ancien dirigeant de l’UMT), de signer un communiqué commun avec des syndicats du secteur de la santé pour prendre part à cette grève générale. D’autres syndicats sectoriels de l’UNMT ont été ainsi contraints de publier des communiqués pour affirmer qu’ils ne prennent pas part à la grève… Par ailleurs, ce qui est surprenant, c’est que différentes ONG ont également exprimé leur décision de prendre part à ce débrayage.
C’est le cas du Collectif des organisations des droits de l’Homme qui rassemble une vingtaine d’associations de défense des droits de l’Homme. D’autres associations, récemment créées, l’ont également annoncé. C’est le cas, à titre d’exemple, de l’ONG «Damir» dirigée par Salah El Ouadie. Mais la société civile n’est pas la seule composante, autre que les syndicats, qui prend part au mouvement de grève. Les formations politiques, celles de l’opposition, soutiennent aussi les grévistes. Le Parti de l’Istiqlal l’a exprimé officiellement à travers son conseil national tenu le weekend.


L’Union socialiste des forces populaires (USFP) est également de la partie ainsi que son organisation parallèle féminine, l'organisation socialiste des femmes démocrates. Fait anecdotique, des parlementaires usfpéistes et istiqlaliens ont fait part de leur souhait de boycotter les travaux de la commission des finances au Parlement, ce mercredi 29 octobre, par solidarité avec le mouvement de débrayage. 

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