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«La coopération entre le Maroc et la Côte d’Ivoire est sans nuages»

Touré Mathieu, premier conseiller à l’ambassade de Côte d’Ivoire au Maroc, salue l’excellence des relations entre Rabat et Yamoussoukro. Il estime que la visite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en Côte d’Ivoire est stratégique pour les deux pays.

«La coopération entre le Maroc et la Côte d’Ivoire est sans nuages»
Touré Mathieu.

Le Matin : Quelle importance revêt pour vous la visite royale en Côte d’Ivoire ?
Touré Mathieu : Je voudrais, tout d'abord, vous remercier pour l’occasion que vous me donnez de m’exprimer sur cette seconde visite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en Côte d’Ivoire. C’est un sentiment de joie et de fierté légitimes qui nous anime de savoir que notre pays va à nouveau accueillir sur son sol Sa Majesté le Roi, moins d’un an après sa première visite historique du 19 mars 2013. Pour en revenir à cette seconde visite, qui s’inscrit dans le cadre d’une tournée que Sa Majesté effectue en Afrique subsaharienne, elle présente un intérêt stratégique pour les deux pays. En effet, Sa Majesté le Roi sera accompagné d’une forte délégation d’hommes d’affaires marocains conduits par la présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc. Et cette visite sera l’occasion de la tenue d’un «Forum économique Côte d'Ivoire-Maroc» et de la signature de plusieurs conventions de partenariat et d’investissement.

Quel regard portez-vous sur les relations entre le Maroc et la Côte d'Ivoire ?
La coopération entre les deux pays est sans nuages. Mieux, elle est excellente. La coopération entre la République de Côte d’Ivoire et le Royaume du Maroc ne date pas d’aujourd’hui, et pourtant le temps n’en a aucunement altéré la qualité. Bien au contraire, les relations entre nos deux pays sont engagées aujourd’hui dans une phase de renforcement et d’expansion et il ne pouvait en être autrement, au regard de la volonté politique affichée de part et d’autre par les plus hauts dirigeants. C’est ce que déclarait Monsieur Abdelkader Amara, le 22 mai 2012, alors ministre de l’Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, à l’occasion de sa rencontre à Rabat avec Monsieur Jean Claude Brou, ministre ivoirien de l’Industrie : «La convergence entre les deux Chefs d’État, Sa Majesté le Roi Mohammed VI et Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, est exceptionnelle. Il faut, à présent, la traduire sur le terrain économique et industriel». Une illustration parfaite de cette embellie est la participation remarquée d’une forte délégation d’hommes d’affaires marocains au «Forum Investir en Côte d’Ivoire» qui s’est déroulé du 29 janvier au 1er février de cette année. Le Maroc a été en effet le troisième pays en termes de représentativité avec 120 participants.

Quels sont les secteurs dans lesquels sont engagés les deux pays ?
La coopération ivoiro-marocaine est multisectorielle, embrassant de multiples secteurs et s’étendant à la plupart des activités économiques. De nombreux domaines de coopération, notamment ceux de l’agriculture, du commerce, de l’industrie, du tourisme et de l’artisanat sont judicieusement exploités. Mais c’est essentiellement dans le secteur de la formation qu’elle est la plus dynamique. Dans ce domaine très important pour notre pays, puisqu’il s’agit de la préparation des ressources humaines, la coopération, qui prend appui sur un Accord culturel de 1973, est essentiellement axée sur la formation universitaire, tant au niveau de l’enseignement supérieur qu’à celui de l’enseignement technique et professionnel. Pour nous en tenir plus spécifiquement à la formation, qui accapare l’essentiel des échanges culturels entre nos deux pays, le nombre d’étudiants ivoiriens poursuivant leurs études dans des établissements publics d’enseignement supérieur au Maroc n’a pas cessé de croître au fil des ans. Ils sont encore plus nombreux au titre de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, avec une très grande majorité inscrite dans des établissements privés marocains, le plus souvent sans bourses d’études. Par ailleurs, le Royaume du Maroc prend une part active, de concert avec certains de ses partenaires, telle l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), par exemple, dans le renforcement des capacités de cadres ivoiriens à travers des programmes sectoriels de formation continue (agriculture et pêche maritime, gestion portuaire et aéroportuaire, énergie et eau potable, journalisme, etc.). À cette formation civile, il conviendrait d’ajouter un volet militaire qui ne cesse de s’intensifier et de se diversifier. À ce jour, de nombreux officiers, sous-officiers et élèves officiers ont suivi ou suivent divers stages au Maroc, répartis entre l’École de formation d’élèves officiers, l’École d’application ou de capitaine, les Écoles d’intendants militaires et le Centre d’entraînement naval.

Comment appréhendez-vous l’évolution des relations entre les deux pays ? Et que doit-on faire pour redynamiser davantage les relations ?
Nous soulignions tantôt, pour nous en féliciter, l’excellence de relations de coopération ivoiro-marocaines portées par les dirigeants respectifs des deux pays qui se sont engagés résolument en faveur de la coopération Sud–Sud. Les responsables politiques, les hommes d’affaires des deux pays doivent s’inscrire, à la suite des Chefs d’État, dans cette logique de coopération tous azimuts pour faire de l’axe Rabat-Yamoussoukro ou, si vous le préférez, l’axe Casablanca-Abidjan, un exemple de coopération mutuellement bénéfique pour nos deux pays frères. 

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