Aujourd’hui, les tables ramadanesques des familles hassanies ne différent en rien de celles qui ornent les maisons des autres familles marocaines du nord au sud. Outre les plats typiquement locaux, des délices tels la «harira», «chebakia», les dattes, le poisson et les œufs, constituent l’essentiel du repas de l’Iftar comme partout dans le Royaume. À ce sujet, Salka Bent Souilem, une fin connaisseuse des coutumes du Sahara, a indiqué à la MAP que le mode de vie des familles sahraouies avait changé en raison de l’urbanisation, ajoutant qu’aujourd’hui, les plats préparés dans cette région sont presque les mêmes que ceux qui font le quotidien ramadanesque des autres régions du Maroc.
Selon Salka, la population de cette région veille également à la préservation de sa culture hassanie et de son mode de vie ancestral, notamment pendant le mois sacré, faisant savoir que le repas de rupture du jeûne dans ces régions se compose d’une soupe locale, de lait et de dattes, avec au centre de la table une carafe de lait frais localement appelé «zririgue», qui se transmet entre les convives de la droite vers la gauche. Elle a également fait savoir que le foie de chameau cuit au feu de bois ou dans l’eau et sans épice, suivi d’un verre de thé, constitue une composante essentielle des plats des familles sahraouies, ainsi que «belghman», un mets sucré préparé à base de blé cuit et moulu.
Le mois du Ramadan présente, néanmoins, des particularités dans la ville de Laâyoune, notamment des rituels religieux et des coutumes sociales ancrés dans l’histoire et qui résistent au développement de la vie quotidienne. Ainsi, durant ce mois, les visites familiales constituent une occasion pour renforcer les liens et consolider l’esprit de solidarité sociale.
Après la prière d’al-ichaa et des taraouih, la soirée se prolonge selon le principe de la «nouba», chaque foyer invitant, à tour de rôle, les autres membres de la famille à un festin. En guise de divertissement, les hommes jouent aux dames dans une a.mbiance bon enfant, tout en sirotant un thé fait à la manière locale et en discutant de divers sujets. Les femmes, de leur côté, jouent à la «sik», qui se pratique à l’aide d’un amas de sable sous forme de bosse de chameau, appelé «libra», des baguettes de 40 cm et des cailloux.