Le 17 juin 1998, à Genève, la Conférence internationale du travail a adopté la recommandation n° 189 sur les conditions générales pour stimuler la création d’emplois dans les petites et moyennes entreprises. La recommandation s’adresse aux 175 membres et mandants de l’OIT. Ladite Conférence «reconnaît l’importance des influences sociales et culturelles sur l’esprit d’entreprise et sur la formation de nouvelles entreprises». Partant de ce constat, elle a recommandé aux États membres de penser à développer une culture d’entreprise, une culture qui favorise «l’initiative personnelle, la création d’entreprises, la productivité, la sensibilisation à l’environnement, la qualité de l’emploi, de bonnes relations professionnelles, ainsi que des pratiques sociales adéquates et équitables».
Allant dans le même sens, les Objectifs du millénaire pour le développement, adoptés en 2000, attirent l’attention sur le problème du chômage des jeunes et sur le défi à relever pour créer de l’emploi pour ces derniers, en particulier dans les pays en développement, des défis qui ne peuvent être relevés que par l’incitation des gouvernements à multiplier les initiatives qui favorisent l’innovation et la créativité. Pour ce faire, un accent particulier devrait être mis sur le développement des comportements entrepreneuriaux via le système et les programmes d’enseignement et de formation. L’importance du rôle de l’éducation à l’entrepreneuriat, dès le plus jeune âge, est aujourd’hui considérablement démontrée.
Qu’est-ce que la formation à l’entrepreneuriat ?
Avant d’être une activité, l’entrepreneuriat est une compétence qui aide les jeunes à être créatifs et novateurs. Cette compétence est un atout pour tous les jeunes étudiants se voulant performants dans un environnement en perpétuels changements. Dans ce cadre et pour soutenir l’esprit créatif, plusieurs systèmes éducatifs de par le monde ont développé des programmes et des modules d’entrepreneuriat offrant aux jeunes les outils nécessaires pour concrétiser leurs idées et créer par la suite leur propre emploi. Cette alternative leur permet également de s’adapter aux évolutions sociales et économiques du pays.
En outre, la formation des entrepreneurs aux techniques de gestion de l’entreprise fait partie des projets du Bureau international du travail qui s’est fortement impliqué dans le développement des petites et moyennes entreprises (PME). L’enseignement de l’entrepreneuriat est considéré comme un facteur important pour aider les futurs dirigeants d’entreprise à développer des compétences d’entrepreneur. En témoignent les différents programmes mis à la disposition des universités pour améliorer les politiques de promotion de l’entrepreneuriat et soutenir les futurs jeunes entrepreneurs. Déterminée à apporter le soutien nécessaire à ses étudiants, l’Université Hassan II Mohammedia-Casablanca est parmi les établissements qui ont inscrit la démarche entrepreneuriale parmi ses priorités. Dans le cadre du projet «Jeunes au travail» 2012-2016, financé par l’Agence canadienne de développement international, le Bureau international de travail (BIT), l’Université a organisé une session de formation sur le programme CLE «comprendre l’entreprise» qui vise à faire valoir aux jeunes, dans le contexte actuel, que l’entreprise et l’auto emploi sont des options de carrière.