La ville de Marrakech a présenté, durant près d’un mois, un spectacle des plus désolants dans la mesure où tous ses quartiers, boulevards et ruelles croulaient sous des milliers de tonnes d’ordures ménagères. Odeurs nauséabondes, microbes, saleté, dégagement de produits polluants, parasites et autres vecteurs de maladies : c’était le spectacle le plus désolant qu’on puisse imaginer voir dans une ville censée soigner constamment son look. Cette problématique a non seulement porté préjudice à la santé des citoyens, mais a également écorné la réputation de la ville en tant que premier pôle touristique du Royaume.
Fort heureusement, ce calvaire et cette cauchemardesque problématique ont pris fin lundi dernier, avec la présentation officielle des nouveaux délégataires en charge de la collecte des déchets ménagers lors d’une cérémonie présidée par le wali de la région Marrakech-Tensift-Al Haouz, Abdessalem Bikrate, en présence des adjoints à la mairesse de la ville. Dans le souci de garder un certain soi-disant standing à la cité ocre, qui produit quelque 800 tonnes de déchets par jour, le Conseil de la ville a opté pour un schéma de triple concession en vue d’assurer un service de qualité et de meilleures prestations aux habitants. La décision de diviser Marrakech en trois secteurs, au lieu de deux lors des contrats précédents, se justifie, selon les élus, par le souci d’instaurer «une nouvelle ère dans la gestion des déchets».
C’est ainsi que le groupe français «Derichbourg» s’est vu confier la gestion déléguée des services de propreté dans les arrondissements de Guéliz et d’Ennakhil qui comptent 275.000 habitants. D’une durée de six ans, le contrat porte notamment sur la collecte et l’évacuation des déchets ménagers et assimilés ainsi que le nettoiement des voies et places publiques. Dans la perspective de s’acquitter convenablement de sa mission et de réussir sa première expérience au Maroc dans les métiers de services aux collectivités, le groupe a déployé un parc matériel neuf à haute performance technique et environnementale composé notamment de 39 camions à bennes tasseuses, 41 véhicules et motocyclettes de service, 2.500 bacs et 1.500 corbeilles à ordures.
Dans ce contexte, un numéro vert a été mis à la disposition des citoyens désireux de faire part de leurs doléances, précise-t-on auprès de l’entreprise. Il convient de relever que «Derichebourg», qui opérait jusqu’à présent sur des activités de services aux entreprises opérant dans des secteurs tels l’agroalimentaire, la grande distribution, l’industrie et les centres commerciaux, est lié par des contrats de gestion déléguée au centre commercial «Morocco Mall» de Casablanca (350 boutiques) et au complexe multifonctionnel «Carré Eden» de Marrakech (60 boutiques).
Pour sa part, la société «Segedema», filiale du groupe français Pizzorno Environnement, reste gestionnaire déléguée dans les circonscriptions de la Médina et de Sidi Yoyssef Ben Ali. Implantée au Maroc depuis 1997 et présente dans plusieurs villes telles Rabat, Marrakech, Meknès, Kénitra, El-Jadida, Sidi Bennour et Témara, l’entreprise a acquis la confiance des élus marrakchis, ce qui l’a confortée dans son choix à l’issue des appels d’offres lancés par le Conseil de la ville pour charger de nouveaux délégataires de la gestion du secteur.
Dans une précédente déclaration à la presse, son patron avait affirmé que «Segedema est particulièrement satisfaite de son expérience à Marrakech», qualifiant ladite expérience d’«exemple à suivre».