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Le fléau de la mendicité gagne du terrain

La cité des fleurs connaît une prolifération sans précédent de mendiants. Il y a urgence de mettre en place un programme au profit de cette population afin de lui assurer une intégration sociale salutaire.

Le fléau de la mendicité gagne du terrain
La plupart des personnes qui font l’aumône sont analphabètes et les femmes représentant un pourcentage plus élevé que les hommes.bPh. Saouri

La ville de Mohammedia est confrontée à un sérieux problème qui prend des allures inquiétantes et risque de ternir son image. Il s’agit du fléau de la mendicité, aujourd’hui très visible dans la cité balnéaire et faisant partie du décor. La prolifération des mendiants devant les magasins, les banques, les mosquées, dans les bus, à l’intersection des grands axes, les marchés, les feux rouges, etc., nous renseigne on ne peut mieux sur le nombre de plus en plus important de ceux qui vivent en dessous du seuil de la pauvreté dans la préfecture de Mohammedia. L’exode rural, le chômage et la proximité de Mohammedia de nombreuses communes rurales ont engendré ce phénomène.
Une simple virée à travers la ville permet, à coup sûr, de constater de visu cet état de fait : les mendiants sont de plus en plus nombreux, la mendicité ne choque plus, les habitants s’y sont habitués.

La plupart des personnes qui font l’aumône sont analphabètes, les femmes représentant un pourcentage plus élevé que les hommes. Néanmoins, ce qui préoccupe le plus, ce sont les mendiants professionnels, l'utilisation des enfants et des nourrissons pour la mendicité, etc. En dépit de plusieurs démarches et contacts, aucun chiffre ne nous a été communiqué par les services concernés sur le nombre réel des mendiants, leur provenance, un éventuel programme de lutte contre la mendicité.

La difficulté d’accès à l’information continue de se poser avec acuité à Mohammedia, sans raison apparente. Quoi qu’il en soit, la mendicité est un délit, l’article 327 du Code pénal est clair : «sont punis d’emprisonnement de 3 mois à 1 an tout mendiant, même invalide ou démuni de ressources sollicitant la charité».
En 2007, 1.390 mendiants ont été interpellés à Mohammedia, 18 ont été présentés à la justice et 1.290 confiés au centre de bienfaisance de Tit Mellil. Depuis, le nombre de mendiants s’est accru, et s'y ont ajoutés les Subsahariens. Les problèmes se sont aggravés, notamment après la fermeture en 2005 du complexe social de Mohammedia, plus connu sous le nom de l’Association musulmane de bienfaisance.

Cette structure sociale hébergeait 3.500 personnes et disposait d’un pavillon réservé aux personnes âgées et aux démunis.
Oubliés par la société, les démunis ont érigé la mendicité au rang de métier. «C’est tout de même étrange que Mohammedia n’ait pas encore réalisé des actions, ni signé des conventions de partenariat relatif à la mise en œuvre d’un programme visant le renforcement des capacités des associations locales œuvrant dans le domaine de lutte contre la mendicité», s’interroge cet acteur social.

Quelle stratégie d’insertion sociale ?

Les services concernés de la ville de Mohammedia sont interpellés pour la mise en place d’une stratégie de lutte contre la mendicité qui doit tenir en compte d'un certain nombre de contraintes. Les efforts doivent être concentrés sur l’intégration sociale, ainsi que sur l’élaboration de projets concrets et intégrés basés sur un recensement des populations les plus fragiles. Les catégories sociales prioritaires doivent être identifiées.

Il convient également de diagnostiquer la situation des mendiants, des handicapés sans ressources, des enfants en situation difficile, des personnes souffrant de maladies psychiatriques sans domicile, des femmes en situation précaire, des enfants abandonnés, des vagabonds et des personnes âgées. Parallèlement à cet effort, il faut songer à mettre en place les mécanismes nécessaires pour leur intégration, à créer des centres d’accueil pour cette catégorie de personnes, ainsi qu’à élaborer et financer des activités génératrices de revenus pour les mendiants dans le cadre de l’INDH. L’essentiel est de parvenir à prendre en charge ces personnes et assurer leur intégration. 

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