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Éco-Conseil : Quelle est la valeur ajoutée du coaching pour les femmes entrepreneurs ?
Jihane Labib : Le coaching est un mode d’accompagnement basé sur un partenariat entre la personne coachée et le coach (e) pour l’aider à atteindre un ou plusieurs objectifs plus rapidement. Pour une femme entrepreneur, il y a deux types de valeur ajoutée : directe et indirecte. La première est mesurable en temps et budget. Le temps : celui de préparation en amont, de montage du business plan... Budget (argent ou investissement) : à travers un ROI (retour sur investissement) optimisé, la personne coachée réalise des économies budgétaires grâce aux prévisions rationnelles, à l’optimisation des investissements et aux déploiements opérationnels. La seconde valeur ajoutée est intangible, elle concerne le volet de la personne de la femme entrepreneur, c’est sa posture, son assertivité, son savoir-faire et faire faire. La valeur ajoutée acquise se reflète sur sa confiance en elle, sa capacité à se lancer dans ses projets, à mieux négocier avec ses partenaires, à gagner en aisance relationnelle. Selon les témoignages des coachées, les bénéfices sont multiples et sont en fonction de la demande de chaque cliente.
La femme entrepreneur doit-elle avoir des qualités spécifiques pour réussir ?
Indépendamment du sexe, l’entrepreneuriat requiert des qualités managériales spécifiques, entre autres, avoir une vision claire de son projet, oser prendre le risque de se lancer en affaire, être créatif, avoir l’expertise technique nécessaire pour comprendre les enjeux du projet… Toutefois, ce que j’observe à travers les femmes entrepreneurs que j’ai coachées, c’est qu’elles se distinguent par leur passion, elles sont animées par une force intérieure dans laquelle elles puisent une motivation profonde et continue. Et elles ont une capacité à gérer plusieurs dossiers en même temps. On distingue également la touche féminine : une intuition forte, un management participatif, un sens relationnel empathique, ce qui renvoie à une intelligence émotionnelle plus exprimée.
Quels sont les différents obstacles à surmonter ?
Je classe les obstacles en trois niveaux :
• D’abord, les «obstacles personnels» : La femme entrepreneur peut disposer de toutes les compétences et ressources financières pour lancer son projet, mais n’a pas confiance en elle-même et en ses capacités à gérer le projet.
• Deuxièmement, les «obstacles locaux» : Il s’agit de l’entourage la famille ou les amis proches. Ils peuvent constituer un frein au lancement à travers les messages contraignants, le non-encouragement ou carrément l’interdiction de se lancer en affaire. La problématique peut être : «mes parents préfèrent que je trouve un poste stable», «mon mari ne veut pas que je quitte le salariat»…
• Au troisième niveau, les «obstacles de l’environnement externe» : Par exemple, lorsque la femme décide de se lancer dans un secteur d’activité plutôt masculin, comme la construction immobilière, la pêche, le transport, l’industrie. Mais ces limites sont constamment repoussées grâce à la présence croissante des femmes dans ces activités. Ou bien quand elle décide de se lancer dans un secteur d’activité qu’elle ne maîtrise pas, elle risque de rencontrer des obstacles techniques. Par rapport à ce type d’obstacles, la clé du succès réside dans une bonne stratégie et un plan d’action bien étudié pour anticiper et préparer tous les scénarios possibles.
