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Déficit chronique en personnel infirmier

L’Association marocaine des sciences infirmières et techniques sanitaires vient d’adresser une lettre au ministre de la Santé pour lui faire de ses craintes quant au déficit énorme en matière de ressources humaines.

Déficit chronique en personnel infirmier
Le corps infirmier représente une offre comprise entre 0,89 et 0,97 pour 1.000 personnes.

Si le Maroc manque cruellement de médecins, il en est de même pur les infirmiers. L’Association marocaine des sciences infirmières et techniques sanitaires (AMSITS) est revenue encore à la charge pour rappeler au gouvernement le déficit chronique que connait ce secteur en termes de ressources humaines.
Une lettre a ainsi été remise au ministre de la Santé, El Hossein El Ouardi, dans laquelle l’association avertit, chiffres à l’appui, de la situation actuelle.

«L’Organisation mondiale de la Santé place le Maroc parmi les 57 pays au monde qui connaissent un déficit chronique du personnel médical. Un déficit qui concerne particulièrement le corps infirmier qui représente une offre comprise entre 0,89 et 0,97 pour 1.000 personnes. Pire, malgré ce déficit et ce manque cruel, le nombre des infirmiers a diminué ces dernières années», précise l’association dans la lettre dont «Le Matin» détient copie. En effet, le personnel infirmier avoisinait 26.494 en 2011. En 2014, ce chiffre a diminué pour représenter 25.036 infirmiers, soit une suppression de 840 postes ces 3 dernières années.

Par ailleurs, pour combler le déficit actuel et être dans les normes internationales, le Maroc devrait recruter impérativement 9.000 infirmiers. Or le gouvernement marocain ne consacre qu’environ 2.000 postes budgétaires depuis 2009 pour tout le secteur de la santé dont 1.400 que pour le corps infirmier. «Il existe une grande pénurie actuellement surtout lorsqu’on sait que le gouvernement ne remplace même pas ceux qui ont démissionné ou les retraités. La demande croît et l’offre ne fait que diminuer.

Cela induit plusieurs conséquences néfastes pour le secteur comme la baisse de la qualité des services sanitaires et la fatigue et surcharge des infirmiers», poursuit l’association.
Cette dernière recommande au gouvernement de se pencher sérieusement sur ce problème d’effectif et prévoir 5.000 postes budgétaires pour l’année 2016 contre 2.000 prévus pour tout le secteur. L’Association se dit prête à mobiliser les infirmiers dans les zones éloignées durant 2 ans notamment pour les diplômés chômeurs après leur recrutement.


Questions à Zoheir Maazi, vice-président de l’Association marocaine des sciences infirmières et techniques sanitaires

«On enregistre plus de 1.000 départs à la retraite annuellement chez les infirmiers»

Quelle est la situation actuelle des infirmiers au Maroc ?
Les infirmiers sont marginalisés. Ils sont mal payés, travaillent plus et ne jouissent pas de bonnes conditions de travail. S’ils travaillent beaucoup, c’est parce qu’il y a un énorme déficit dans ce secteur. Nous sommes au-dessous de la moyenne mondiale et le gouvernement ne fait rien pour satisfaire la demande nationale.

À ce problème s’ajoute celui des départs à la retraire et des démissions…
Effectivement. On enregistre plus de 1.000 départs à la retraite annuellement chez les infirmiers, sans parler des démissions très fréquentes et qui ne donent pas place à des remplacements. En effet, beaucoup quittent le Maroc pour aller travailler à l’étranger. Le Canada est une destination de choix, car l’infirmier est mieux payé et les conditions de travail et de vie sont meilleures. Toutefois, la tendance actuelle s’avère être les pays du Golfe. On remarque un engouement sans précédent ces dernières années des infirmiers pour ces pays du Golfe notamment le Qatar et les Émirats arabes unis.

Rappelez-nous vos principales doléances ?
Mis à part les recrutements qui doivent s’accélérer, le personnel infirmier est le plus mal payé dans le secteur de la santé. Il nous faut plus de motivation et une augmentation des salaires. Le volet législatif de la profession doit, quant à lui, subir un véritable relifting. Nous travaillons selon des lois qui datent de 1960 et qui n’ont pas encore été changées. Il faut, par ailleurs, créer un ordre des infirmiers. Celui-ci devrait prévoir un code déontologique et éthique afin de combattre toute forme de corruption et prévoir des sanctions.

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