L'endettement des gouvernements, des ménages, des entreprises et des institutions financières dans le monde augmente plus rapidement que la croissance depuis la crise financière. C’est la conclusion de la dernière étude menée par le cabinet McKinsey Global Institute (MGI). L’étude publiée hier révèle que la dette pesait 286% du PIB mondial l'an dernier, contre 269% en 2007, rapporte l’Agence France presse (AFP). En volume, l'endettement a progressé de 57.000 milliards de dollars entre 2007 et 2014 pour frôler les 200.000 milliards de dollars. À elle seule, la dette publique a progressé de 25.000 milliards de dollars. Pour McKinsey, cette dette va continuer à croître dans de nombreux pays, au vu des fondamentaux économiques actuels.
Selon une projection du cabinet, l'endettement du gouvernement du Japon, le plus haut au monde, va passer de 234 à 258% du PIB entre 2014 et 2019. Celui de la France passera de 104 à 119%, tandis que la dette publique allemande tombera de 80 à 68% de son PIB. En Chine, la dette a quadruplé depuis 2007. La situation s’est amplifiée sous l'effet des prêts accordés hors du secteur bancaire réglementé (shadow banking) ainsi que de la spéculation immobilière, passant de 7.000 milliards de dollars à 28.000 milliards de dollars, rapporte l’AFP. «À 282% du PIB, l'endettement de la Chine est gérable, mais supérieur à celui des États-Unis ou de l'Allemagne», relève l'étude.
Pour sa part, la dette des entreprises chinoises est particulièrement inquiétante puisqu'elle atteint 125% du PIB de la deuxième économie mondiale, soit «un des niveaux de dette entrepreneuriale les plus élevés du monde», indique l’agence de presse. La dette des ménages au niveau mondial atteint également des sommets, même si elle a été réduite depuis 2007 dans certains pays particulièrement frappés par la crise. Parmi ces pays, les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Espagne et l'Irlande. Cependant, dans d'autres comme l'Australie, le Canada, la Suède ou encore les Pays-Bas, la dette des ménages campe aujourd'hui à des niveaux supérieurs à ceux atteints avant 2008 dans les pays frappés par la crise, souligne McKinsey. Comment se comportent les pays face à cette situation ? «Plutôt que de réduire leur dette, toutes les principales économies empruntent aujourd'hui davantage par rapport à leur PIB qu'en 2007», relèvent les économistes de MGI. Ces derniers estiment que ce comportement amplifie les risques qui pèsent sur la stabilité financière et pourrait saper la croissance mondiale.