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L'ancienneté ne paie plus, boostez vos performances !

Les employeurs auront été moins généreux en 2015 qu'en 2014 et ils le seront encore moins l'année prochaine. C'est ce qui ressort de la dernière enquête générale de rémunération menée par les cabinets Diorh et Mercer. La moyenne des augmentations de salaires n’a pas dépassé les 5%, mais les patrons ont compensé par des primes et autres avantages sociaux et en nature. La performance individuelle reste le principal facteur d'augmentation. Détrompez-vous, l'ancienneté ne paie plus.

L'ancienneté ne paie plus,  boostez vos performances !

Pour la 19e année consécutive, le Cabinet Diorh, en partenariat avec le cabinet international Mercer, a réalisé une enquête sur les rémunérations faisant partie d’un réseau mondial d’enquêtes menées dans 100 pays. Après un processus de travail lancé en mars dernier, les résultats ont été restitués jeudi dernier, une occasion aussi de présenter un aperçu sur les tendances actuelles et les prévisions à venir.
Globalement, pour cette année 2015, les augmentations de salaires n’ont pas été significatives. Pareil pour 2016 où les révisions salariales seront moins généreuses par rapport aux années précédentes. Dans les détails des résultats affichés, l’enquête révèle une variation du taux de rémunération en fonction des catégories de salariés. Ainsi, pour les directeurs d’organisations, les cadres supérieurs, les hausses de salaires stagnent en 2015 autour d’un taux de 4%, tandis que la rémunération des ouvriers a connu une hausse de 4,3%. Ceux du comité de direction et de la force de vente ont timidement progressé de 4,1 %. Selon Mme Hind Talhi, consultante chez Diorh «la performance individuelle reste le principal facteur d’augmentation salariale pour 96% des sondés, suivie par la performance de l’entreprise (57%) et la position du marché (55%)». L'ancienneté s'adjuge un petit 14%.

L’enquête Diorh 2015 s’est également intéressée au calcul du Mix salarial par classe pour constater qu’il n’a pas changé par rapport à 2011. En effet, la part variable de la rémunération totale a enregistré une augmentation timide tendant à montrer que le pilotage par la performance conserve un potentiel de développement important, explique Mme Talhi.

Ainsi, l’enquête indique que 96% des entreprises interrogées offrent, dans le cadre des modes de rémunérations, des bonus de performance à leurs collaborateurs. De même, la variabilisation (bonus individuel ou commission) s’installe comme levier de pilotage croissant dans les packages de rémunération. Mais force est de constater que ce sont les dirigeants et directeur d’Organisation/Division qui se taillent la part du lion sur le marché avec 100% du taux d’éligibilité au variable, alors que les ouvriers sont les moins éligibles avec un taux de 83%. L’enquête note globalement une stagnation pour les taux de bonus cibles, avec une prise en compte croissante du critère de performance individuelle (+2% par rapport à 2014) comme critère d’octroi des bonus suivie de la performance d’équipe et la performance individuelle. Quant à l’inflation, elle s’affiche à la cinquième place parmi les facteurs de révision des salaires.

Par ailleurs, les enquêteurs consacrent une partie très importante aux avantages accordés aux employés notamment sociaux et en nature en tant que complément du salaire de base.
Ainsi, 91% des entreprises participantes mettent à la disposition de leurs salariés des soins médicaux suivis des plans retraite privé (87%), de l’assurance vie (51%) et l’assurance individuelle accident (35%). Pour ce qui est des avantages en nature, l’enquête note que la quasi-totalité des entreprises utilise fréquemment le téléphone mobile et la voiture de fonction comme principales attributions accordées aux salariés. D’autres sont également pris en compte, notamment l’octroi des prêts (33%), l’adhésion aux clubs sportifs (28%) et le logement fonction (20 %).

Les métiers qui gagnent le mieux

L’enquête analyse également l’évolution des salaires par fonction et établit un classement des postes les mieux rémunérées. En tête de liste, on trouve le poste de «Head of sales» qui a enregistré une évolution de salaire de base positive importante (+10%) tandis que le poste «Maintenance manager» a affiché une baisse par rapport à l’année passée de plus de 17%. La médiane du salaire de base du poste de directeur de production a quant à elle connu une variation moyenne annuelle de plus de 12% entre 2011 et 2015. Alors que celle du salaire de base du poste de responsable d’administration RH a connu une variation moyenne annuelle de plus de 7% pour la même période. Enfin, la médiane du salaire de base du poste d’acheteur a enregistré une variation moyenne annuelle de plus de 9%.

À noter que l’enquête couvre l’ensemble des composantes de rémunération dans une logique de rémunération totale à savoir le salaire annuel de base, le salaire annuel fixe garanti, le salaire annuel global, le salaire annuel total ainsi que la rémunération annuelle totale.

Les entreprises retenues dans le cadre de cette étude sont généralement des multinationales. L’échantillon est, en effet, dominé par les sociétés américaines qui représentent 34% des sociétés sondées. Les organisations marocaines représentent seulement 6%. La raison de ce choix, comme l’explique Mehdi El Yousfi, directeur général adjoint Diorh, est que les grandes structures sont beaucoup plus transparentes en ce qui concerne leurs stratégies de rémunérations. Selon lui, ce sont celles qui jouent le jeu et qui ont de grandes capacités de fiabiliser l’information. Même son de cloche auprès d'Essaid Bellal, DG du cabinet Diorh qui reconnaît que ces entreprises ont toujours le souci de garder les meilleurs sachant qu’on est dans un marché où les compétences sont rares. 

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