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La région MENA a besoin de plus de champions à l'export

Les pays arabes ne sont pas parvenus ces vingt dernières années à faire décoller leurs exportations en raison notamment de l’absence de groupes de champions à l’export. Au Maroc, les gouvernements qui se sont succédé poussent pourtant à l'émergence de poids lourds. Entre autres recommandations, la Banque mondiale suggère un régime de change flexible pour les différents pays de la région. Un projet dans ce sens est à l'étude auprès de Bank Al-Maghrib.

La région MENA a besoin de plus de champions à l'export
Le rapport recommande aux pays MENA d’améliorer l’environnement des affaires pour favoriser l’émergence d’entreprises jeunes et performantes et attirer des sociétés étrangères productives.

La Banque mondiale passe au crible la performance des exportations des pays de la région MENA. Dans un rapport intitulé «Enquête de champions : promouvoir les exportations au Moyen-Orient et en Afrique du Nord» et publié en ce début de mois, l’institution de Bretton Woods analyse pourquoi les pays de la région ne sont pas parvenus ces 20 dernières années à faire décoller leurs exportations, comme c’était le cas pour les autres régions émergentes. Le message clé est que les pays arabes ne sont pas parvenus à constituer de groupes de champions à l’export. Ceux-là mêmes qui ont contribué de façon centrale aux succès des exportations dans d’autres régions du monde.

«Le résultat central mis en évidence dans le rapport est le manque de masse au sommet de la distribution des entreprises exportatrices des pays de la région MENA. À l’exception des Numéros un, le reste des entreprises exportatrices du haut de la distribution sont plus petites et moins puissantes que celles des pays des autres régions», soulignent les auteurs de ce document d'une vingtaine de pages. À noter que dans le cadre de sa stratégie Maroc Export Plus, le Royaume a essayé de remédier à cette situation à travers la création de consortiums d’exportation, en regroupant des PME exportatrices afin de renforcer leur capacité concurrentielle et faciliter leur accès aux marchés étrangers. Cette stratégie a également pour objectif l'émergence de champions à l'export.

Selon la Banque mondiale, l’absence de poids lourds de l’exportation au sommet de la distribution des entreprises exportatrices traduit l’échec de la région MENA à pousser énergiquement les réformes du commerce et de l’environnement des affaires. Cette situation est la résultante d’une combinaison de facteurs structurels et politiques, dont l’absence d’un taux de change réel compétitif qui a des effets négatifs sur l’augmentation du volume des échanges d’une entreprise et l’introduction de nouveaux produits et marchés.
Le rapport recommande ainsi de viser un taux de change plus flexible qui aidera les entreprises à se développer et à conquérir de nouveaux marchés. C’est ce que prévoit, d'ailleurs, le Maroc à court terme. En outre, une analyse du clientélisme et de la corruption confirme que les liens entre entreprises et pouvoirs publics ont abouti dans certains pays à des traitements de faveur et conduit les entreprises bénéficiaires à dilapider leurs rentes, sans pour autant s’être transformées en champions nationaux ou avoir contribué à améliorer la performance à l’export de la région. «Les gouvernements des pays MENA doivent considérablement améliorer l’environnement des affaires pour favoriser l’émergence d’entreprises jeunes et performantes et attirer des entreprises étrangères productives», suggère la Banque mondiale. Pour y parvenir, ils doivent réduire le coût du commerce, en améliorant la qualité des infrastructures et de la logistique, en rationalisant les procédures d’exportation, mais aussi en réduisant les tarifs frappant les produits intermédiaires importés, afin d’aider les entreprises locales à s’intégrer dans les chaînes de valeur mondiales. Et ce n’est pas tout.

Il est également recommandé d’appuyer plus fermement les réformes du commerce. La fermeture des marchés des pays MENA à la concurrence, par le biais de tarifs douaniers élevés et de mesures non tarifaires restrictives, a entravé l’expansion des exportations nationales, affirme le rapport. De même, ce dernier préconise de consolider la capacité d’attraction des investissements directs étrangers pour faire émerger des champions à l’export. L’arrivée de nouveaux grands exportateurs renforcera la pression concurrentielle sur les acteurs historiques et dopera la performance d’ensemble. 

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