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Le gouvernement déterminé à faire de l’économie sociale et solidaire un levier de développement

Bien que l’économie sociale et solidaire soit actuellement en pleine expansion, force est de constater que plusieurs obstacles entravent son plein essor. Parmi les défis à relever, l’élaboration d’une loi-cadre ainsi que la collecte de données permettant de mesurer la contribution de ce secteur à l’économie nationale. Pour examiner ces questions et bien d’autres, le ministère de l’Artisanat et de l’économie sociale et solidaire organise les 20 et 21 novembre les premières Assises nationales de l’économie sociale et solidaire à Skhirate.

Le gouvernement déterminé à faire de l’économie sociale  et solidaire un levier de développement
Le Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, intervenant hier à Skhirate lors des Assises de l'économie sociale et solidaire.

Malgré sa contribution à la création de richesses et à la lutte contre la pauvreté et le chômage, l’économie sociale et solidaire (ESS) demeure confrontée à de nombreux défis au Maroc. Outre l’absence d’une loi-cadre qui régit le secteur, l’ESS demeure peu structuré. D’où l’urgence de mettre en place une nouvelle réglementation à même de valoriser ce secteur et en faire connaître le potentiel de développement. L’ESS souffre également d’un vide énorme en matière de statistiques et de données pouvant permettre d’évaluer sa véritable contribution à l’économie nationale. «L’appréciation de l’impact du secteur de l’ESS demeure qualitative et approximative si on exclut certains indicateurs sommaires comme l’existence de 15.000 coopératives», note le Chef du gouvernement, Abdelillah Benkirane, qui s’exprimait à l’ouverture de cette rencontre.

Afin de mieux cerner les contours de ce secteur et définir ses référentiels, le ministère de tutelle souhaite à travers ces assises, engager un débat global dans le but d’exposer l’expérience marocaine et de s’inspirer des expériences africaines, méditerranéennes et internationales. Le tout dans le cadre du chantier engagé pour la réorganisation et la réhabilitation de ce secteur et son harmonisation avec les objectifs de l’INDH.
Par ailleurs, étant conscient que la promotion de l’ESS passe par le renforcement de l’arsenal juridique, le département de tutelle planche actuellement sur l’élaboration d’un ensemble de lois pour garantir un meilleur encadrement du secteur. C’est dans ce sens qu’un projet de loi portant sur les coopératives a déjà été adopté, en attendant l’élaboration d’un projet de loi-cadre portant sur l’économie sociale et solidaire.

Le ministère œuvre en outre à l’élaboration du projet de loi sur le commerce équitable. Un texte dont la promulgation permettra, selon la ministre de l’Artisanat et l’économie sociale et solidaire, Fatima Marouane, de créer des opportunités de commercialisation pour les petits producteurs et de développer les capacités individuelles et l'autonomie des travailleurs en situation de vulnérabilité. Des efforts louables sont déployés, certes, mais qui demeurent insuffisants, selon le Chef du gouvernement, «en l’absence d’une bonne gouvernance du secteur». D’où la nécessité de renforcer les capacités et compétences des intervenants dans le secteur et d’asseoir des instruments de gouvernance efficaces susceptibles de garantir une coordination entre les différentes politiques publiques ainsi qu’entre les différents acteurs.

À cet égard, le Conseil économique et social et environnemental (CESE) propose la mise en place d’une Agence nationale de promotion de l’économie sociale et solidaire. Le CESE, qui avait élaboré une étude sur ce sujet au cours de l’année 2015, formule d’autres recommandations, notamment l’élaboration d’une stratégie nationale de promotion de ce secteur ainsi que la création de commissions régionales qui auraient pour mission de décliner cette stratégie au niveau territorial en collaboration avec les conseils des villes. Le CESE propose enfin de rassembler les unités de production dans ce secteur (notamment les coopératives, les mutuelles et les PME) dans le cadre de groupements d’intérêt économique ou général. 

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