La ministre déléguée chargée de l’Eau, Charafat Afilal, présente aujourd’hui les grands axes du Plan national de réutilisation des eaux usées qui vise l’éradication de l’utilisation non contrôlée des eaux usées d’ici 2020, et la réutilisation d’une manière directe ou indirecte de la totalité du potentiel en eau utilisable d’ici 2030, soit 325 millions de m3/an. Contactée par «Le Matin», Charafat Afilal a indiqué : «Nous cumulons malheureusement un retard. Malgré les potentialités existantes, la réutilisation des eaux usées organisée et contrôlée reste très limitée. Les projets de réutilisation mis ou en cours de mise en service sont seulement de 18 actuellement, mobilisant 38 millions de m3/an». Le plan ambitionne de réaliser 167 projets à l’horizon 2030 répartis sur 9 bassins hydrauliques : Loukkos, Moulaya, Sebou, Bouregreg-Chaouia, Oum Errbiaa, Tensift, Souss-Massa-Drâa, Guir-Ziz-Rhéris et Sakia El Hamra-Oued Eddahab. Il s’agit également de la révision du décret relatif à l’utilisation des eaux usées ; la révision des normes de réutilisation des eaux usées en irrigation, selon l’approche et les nouvelles directives de l’Organisation mondiale de la santé et la fixation des normes de réutilisation des eaux usées pour les usages non couverts par les normes actuelles.
Avec la mise en œuvre de ce nouveau Plan national de réutilisation des eaux usées, le Maroc pourra rattraper le retard accusé dans ce domaine. En effet, malgré les potentialités existantes, la réutilisation des eaux usées organisée et contrôlée reste très limitée. Le faible recours à la réutilisation organisée et contrôlée des eaux usées épurées au Maroc est dû essentiellement aux contraintes réglementaires institutionnelles et financières et à la faiblesse du niveau d’épuration des eaux usées. Actuellement, les projets de réutilisation de l’eau, lancés ou en cours de mise en service, restent limités et concernent uniquement l’usage pour l’irrigation des espaces verts et golfs pour environ 69,3%, l'agriculture qui ne représente que 13%, le lavage et le transport des minerais dans les industries de phosphate (16,6%) ainsi que la recharge de nappes par les eaux usées de la STEP (Station de transfert d’énergie par pompage) de Biougra (1,1%).