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La migration se retrouve de plus en plus au centre des débats publics et des médias. Les drames qu’elle entraine, surtout en Méditerranée, ne manquent pas d’alerter les décideurs et les faiseurs d’opinions. À la lumière de ce constat, le ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration et l’Organisation internationale pour les migrations ont organisé, jeudi à Rabat, avec le concours de la Coopération suisse, une rencontre internationale sous le thème «migration et médias». Cet événement s’inscrit dans le cadre de la première édition de la semaine des migrants au Maroc qui se tient au Maroc du 14 au 19 décembre à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des migrants. Il vise à sensibiliser les acteurs médiatiques à l’usage de la terminologie exacte et appropriée dans ce domaine.
En effet, et comme l'a souligné Anis Birou, ministre chargé des Marocains résidents à l’étranger, l’inexactitude et l’utilisation d'une terminologie inappropriée ou fautive par les médias peut induire en erreur l’opinion publique et créer une fausse image de la migration, voire mener à la criminalisation des migrants, et partant aboutir à l’exclusion sociale et la discrimination, d’où l’intérêt de partager les bonnes pratiques dans ce domaine afin de développer une analyse plus humaine de la migration et des migrants. «Le Maroc est directement concerné par la question de la migration. De pays de transit, le Royaume s’est transformé en terre d’accueil, grâce à une politique volontariste engagée depuis 2013 et qui est venue traduire les hautes orientations royales. Cette politique avait permis la régularisation de la situation de plus de 26.000 migrants entre 2013 et 2015», rappelle le chef de ce département.
Outre les travailleurs migrants, dont la situation a été régularisée, le Royaume a également assaini les dossiers de bon nombre de demandeurs d’asile. Selon Jean Paul Cavalieri, représentant du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés au Maroc, le Maroc a régularisé la situation de plus de 3.600 demandeurs d’asile jusqu’à novembre 2015, alors que 1.500 dossiers de demandes sont en cours d’examen.
Ainsi, pour accompagner cette dynamique, souligne Ana Fonseca, chef de mission au sein de l’Organisation internationale pour les migrants au Maroc, les médias sont appelés à respecter l’éthique journalistique et les données à caractère privé dans le traitement des sujets ayant trait à la migration. «Il ne faut pas perdre de vue que les migrants sont des gens ordinaires qui ont une vie privée qu’il faudra respecter. Aussi, est-il donc important de respecter les règles journalistiques en traitant de ce sujet, notamment en matière d’obtention des informations. Les journalistes sont appelés à s’assurer de la fiabilité de leurs informations en recourant à des sources d’information fiables. Il est également nécessaire de maitriser le sujet de la migration et pour ce faire, les journalistes doivent bénéficier de formations dans ce domaine», conclut Ana Fonseca.
