La présentation du dernier ouvrage en date de la sociologue Aïcha Belarbi, intitulé «Égalité-parité, histoire inachevée», a permis de mettre en avant la question de l'égalité, sujet qui interpelle, avec acuité, l'ensemble des Marocains et est au centre du projet de société qui prône la conciliation entre modernité et tradition. S'exprimant à cette occasion, Mme Belarbi a soulevé «l'existence de plusieurs discours contradictoires» concernant l'égalité, relevant que «le militantisme des femmes au Maroc fut le catalyseur des mutations que le pays a connues récemment».
Évoquant les concepts précités, la sociologue a jugé que la question du genre social se serait substituée à celle de l'égalité homme-femme, plusieurs établissements l'abordant en matière de quotas ou de certaines mesures visant à restreindre l'égalité homme-femme.
Dans ce sens, elle a expliqué que le concept genre social est fondé sur l'inexistence de discrimination entre les deux sexes. «Les Marocains ont dû patienter 37 années avant que deux femmes ne soient élues au Parlement et près de 40 ans avant que des femmes ne puissent faire partie du gouvernement (1997) en tant que secrétaires d'État et non comme ministres», a-t-elle observé, déplorant «la non-présence de femmes à la tête des mairies ou des conseils régionaux lors des dernières élections, et ce, même si la loi prévoit que 30% de femmes doivent siéger aux postes de décisions au niveau local».
Mme Belarbi, connue pour son militantisme pour les droits humains, s'est rendue à l'évidence que les lois ne suffisent pas, à elles seules, notant qu'un courant conservateur continue à exercer pourtant sa mainmise sur la société marocaine. Pour sa part, Mme Latifa Baka a procédé à la lecture d'un texte consacré à la ville de Salé, retraçant les principales étapes ayant jalonné son parcours d'écrivaine () et y revenant également sur son enfance vécue dans la cité des Corsaires. Mme Aïcha Belarbi, ancienne secrétaire d'État auprès du ministère des Affaires étrangères, chargée de la coopération et ancienne ambassadeur du Royaume du Maroc auprès de l'Union européenne, compte à son actif plusieurs ouvrages tels «La situation de la petite fille au Maroc» (1992, éditions Le Fennec), «Le salaire de Madame» (1993, éditions Le Fennec), «Les droits de l'homme dans les manuels scolaires» (1994, institut arabe des droits de l'homme) et «Situation de la petite fille dans le monde arabe» (1995). La sociologue marocaine a aussi édité un ouvrage consacré à sa ville natale intitulé «Salé, patrimoine et esprit des lieux» (éditions Okad à Rabat, 2008) et dirigé de 1987 à 2003 Le «collectif approches», collection dédiée aux recherches sur la situation et le statut des femmes marocaines dans la société (10 ouvrages aux éditions Le Fennec). Quant à l'écrivaine Latifa Baka, elle est l'auteure de plusieurs ouvrages tels «Que faire ?», «Depuis cette vie» et «La chambre de Virginia Wolff».