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Les risques encourus par la région sous la loupe des experts

L’Institut royal des études stratégiques et la Fondation méditerranéenne d'études stratégiques ont réuni leurs experts à Rabat pour examiner «les nouveaux enjeux sécuritaires en Méditerranée».

Les risques encourus par la région sous la loupe des experts
Plusieurs travaux d’analyse stratégique ayant pour objet de cerner les enjeux et les défis que suscite le contexte sécuritaire régional et international pour le Maroc ont été menés par l’Institut.

«La situation “post printemps arabe” du bassin méditerranéen gagne en tension et conduit à l’exacerbation des défis sécuritaires classiques. En effet, des menaces à la fois nouvelles et autrement plus dangereuses sont venues désormais s’ajouter aux anciennes. Les questions de migration clandestine, de trafic de drogues et de circulation de flux financiers illégaux ont cédé le pas à une menace bien plus préoccupante qui risque d’embraser tout le bassin méditerranéen et de se projeter à l’intérieur même des continents africain, européen et asiatique : le terrorisme».

C’est sur cette problématique que des experts marocains et français des questions de sécurité régionale, des diplomates, des responsables sécuritaires, d’anciens militaires se sont penchés.
Le débat a eu lieu, le premier octobre, à Rabat, dans le cadre d’un partenariat entre l’Institut royal des études stratégiques (IRES) et la Fondation méditerranéenne d'études stratégiques (FMES) sur le thème «les nouveaux enjeux sécuritaires en Méditerranée». À signaler que pour l’IRES, cette action entre dans le cadre de la dimension sécuritaire de son programme de travail. En effet, plusieurs travaux d’analyse stratégique ayant pour objet de cerner les enjeux et les défis que suscite le contexte sécuritaire régional et international pour le Maroc ont été menés par l’Institut. L’objectif est de faire des propositions de politiques publiques à même de renforcer la capacité de résilience du Royaume face aux menaces qui découlent de ce contexte.

Quand à la FMES, c'est un think tank, créé en 1989, avec pour mission d'œuvrer pour la sécurité et la stabilité de l'espace méditerranéen et pour le développement des pays du sud de la Méditerranée. Elle participe de façon active aux réflexions stratégiques concernant les relations entre, d'une part, la France et l'Union européenne et, d'autre part, l'espace euro-méditerranéen et le monde arabo-musulman. La délégation qui a pris part au débat était menée par son président, l'Amiral Jacques Lanxade. Les échanges entre les participants se sont orientés vers deux directions. Il a été d’abord question de «la situation sécuritaire en Méditerranée, les enjeux et défis». Les participants ont, ensuite, échangé sur le thème : «quels mécanismes de coopération pour renforcer la sécurité dans l’espace méditerranéen ?» Ils ont également consacré une session spéciale à «la menace du mouvement terroriste Daech» dans la région.

Dans le cadre de ce débat, l’IRES a considéré que la situation actuelle du bassin méditerranéen reste tendue, conduisant à l’exacerbation des menaces sécuritaires. À la migration clandestine, au trafic de drogues et à la circulation de capitaux financiers illégaux, sont venues s'ajouter des menaces nouvelles et autrement plus sérieuses et qui résident dans la montée de l'extrémisme et le développement du terrorisme. «Ces deux dernières menaces risquent de déstabiliser l'ensemble du bassin méditerranéen», ont souligné les experts participant à ce débat. D’où l’appel au renforcement de la coordination et de la coopération entre les différents acteurs.

Un appel insistant, notamment de la part des sécuritaires français, a été lancé pour renforcer la coopération à trois niveaux. En premier lieu, au niveau de l’échange de l’information à travers le partage des sources humaines. En deuxième lieu, à travers le partage des sources technologiques. «Il doit y avoir un échange important entre les pays de la Méditerranée pour faire face au terrorisme, ne serait-ce qu’au niveau du suivi des réseaux sociaux», ont-ils insisté. Le troisième niveau de coopération auquel ils ont appelé, c’est celui de la participation, ensemble, à la mise sur pied d’un plan de «déradicalisation». «Il faut qu’il y ait un partenariat entre les pays de la Méditerranée, surtout du Sud. Car les pays du Maghreb ont un islam tolérant, notamment le Maroc. Ce qui symbolise un discours qui représente la mort du radicalisme», ont-ils lancé. En effet, ce débat a mis en évidence la difficulté que trouvent les Européens, notamment la France, à contrer le discours religieux extrémiste. «Nous ne sommes pas arrivés à trouver des experts capables de contrer le discours extrémiste», se désole un sécuritaire français présent au débat. Dans ce contexte, l’expérience marocaine a été saluée.

En effet, l'approche marocaine en matière de sécurité a été présentée comme revêtant un caractère holistique et multidimensionnel. Selon l’IRES, «le Maroc appréhende la donne sécuritaire en tant que composante essentielle de la stratégie de développement poursuivie par le Royaume. De plus, cette approche est axée sur le concept de sécurité humaine dans ses multiples facettes, y compris la sécurité spirituelle. Elle intègre des réponses de politiques publiques qui visent autant à lutter contre les risques sécuritaires que leur prévention». 

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