L’offre de formation qualifiante dans le secteur de la logistique est sous-dimensionnée quantitativement au regard des besoins existants et émergents. Le constat ressort d’une étude que vient de publier le département de la Formation professionnelle sur l’emploi et la formation dans les filières automobile et logistique. L’étude qui fait partie du projet pilote «gouvernance pour l’employabilité dans la Méditerranée» a connu la contribution de plusieurs acteurs publics et privés, dont l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC) et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).
L’analyse affirme qu'il existe de fortes marges de progrès pour le développement d'emplois logistiques qualifiés. Sa recommandation : adopter une segmentation plus forte de l'offre en créant des formations spécifiques pour les métiers spécialisés dont le déclarant de douane et les techniciens en approvisionnement, en conditionnement et en e-logistique. Selon les experts de la Formation professionnelle, la logistique fait appel à des compétences variées, selon le mode de transport, les marchandises et le positionnement de l'entreprise. «Les nouveaux besoins qui semblent effectivement générer de nouveaux types de profils sont principalement les métiers de la e-logistique et certaines spécialisations liées aux métiers de la conduite et de la distribution», explique l’étude. D’où la nécessité, selon les experts, de s'appuyer sur des données exhaustives récentes sur les emplois, compte tenu de la rapidité de développement des filières, et de normer les intitulés de métiers pour la logistique, tout en mettant en relation les diplômes et les métiers. «Parmi la vingtaine de métiers identifiés dans les entreprises régionales opérant dans le domaine de la logistique, la quasi-totalité devrait générer des besoins en personnel à la hausse à l'horizon 2017», précise le document. Pour les experts de la formation professionnelle, les entreprises ont toutes identifié des métiers émergents, dont les ingénieurs logistiques et les responsables d'exploitation en entreposage.
Dans son chapitre consacré à la région de Tanger-Tétouan, l’étude recense près de 760 établissements qui exercent dans le secteur de la logistique. Ils emploient près de 8.700 salariés, dont la quasi-totalité sont des hommes. Le document relève par ailleurs que le transport terrestre représente plus des trois quarts des établissements, mais seulement 51% des emplois. Les établissements des activités auxiliaires aux transports, en l'occurrence l'entreposage, les manutentions, représentent à peine 20% de l'ensemble des entreprises, mais occupent plus d'un tiers des salariés du secteur dans la région. De même, 5 métiers concentrent les deux tiers des effectifs à savoir les conducteurs, les techniciens en maintenance, les gestionnaires de flux et les techniciens en transport de marchandises.
Pour rappel, le projet pilote «gouvernance pour l'employabilité dans la Méditerranée» vise à élaborer une approche méthodologique, contenant l'ensemble des éléments qui vont permettre à la région de Tanger-Tétouan de pouvoir développer un savoir-faire afin de répondre aux besoins du marché du travail. L’étude indique que la logistique portuaire est un enjeu fondamental et l'un des atouts principaux de cette région.