À la fédération, on ne trouve aucune trace écrite d’une lettre de démission de Mohamed Boudrika. «On n’a rien reçu ni par fax ni par courrier», apprend-on auprès Mohamed Makhrouf, porte-parole de l’instance fédérale. La même source ajoute que toute démission devrait se faire lors d’une réunion du bureau du comité directeur et non pas par voie de communiqué. Donc jusqu’à preuve du contraire, la démission du président du Raja n’est pas effective. Reste à savoir si l’homme va aller jusqu’au bout de ses intentions et démissionner réellement du bureau fédéral, où revenir sur sa décision et prétendre que c’est le bureau fédéral de la FRMF qui a refusé de l’accepter.
Manœuvre pour faire taire les critiques
Mohamed Boudrika sait pertinemment que son capital sympathie auprès de l’ensemble des composantes du club, y compris les supporters, fond comme neige au soleil. Plusieurs voix commencent à se faire entendre pour demander des comptes. L’homme, en fin tacticien, tente donc de reprendre la main. Sa sortie médiatique n’est pas innocente. D’autant plus que la teneur de son communiqué accable les hommes en noir et leur impute de manière indirecte les mauvais résultats du club. «En raison d’une campagne de déstabilisation bien orchestrée contre le club, dont l’injustice des arbitres, comme ce fut le cas face au Hassania Agadir, j’annonce ma démission du comité directeur de la FRMF pour me défaire de ma double casquette», a-t-il indiqué. Une sortie médiatique qui, semble-t-il, est destinée plus au public rajaoui qu’à la fédération ou à la commission d’arbitrage, sinon comment pourrait-on interpréter ses propos : «J’ai tant donné au club pour qu'il rayonne, que se soit sur le plan local ou international»,
lit-on dans le communiqué.
Assemblée générale extraordinaire le 4 juin
Soucieux de se montrer toujours au-dessus de la mêlée, Boudrika a convoqué une assemblée générale extraordinaire pour le 4 juin afin de prendre, dit-il, de grandes décisions qui auront une influence décisive sur l’avenir du club. Une chose est sûre, Boudrika risque d’être à la Une des pages sportives des quotidiens marocains d’ici le mois de juin. Il le sera encore plus si les résultats du club ne s’améliorent pas. En plus, avec sa sortie médiatique, le patron des Aigles verts risque de se brûler les ailes tout seul, parce que le public du Raja n'est pas dupe.