«Il ne faut pas remettre en cause ou douter des résultats de l’enquête». Le haut commissaire au plan Ahmed Lahlimi a adopté un ton grave en évoquant les critiques qui pointent du doigt les premiers résultats du recensement général de la population et l’habitat en 2014. Le haut responsable a tenu à souligner la fiabilité des chiffres communiqués aussi bien pour ce recensement que pour les enquêtes précédentes. «Certains doutent du chiffre de 33 millions que nous avons annoncé et commencent à donner leur propre estimation. Je m’adresse à ces personnes pour leur dire qu’il faudra arrêter de douter de la véracité de nos chiffres, car ces derniers sont fiables et crédibles», a martelé M. Lahlimi lors de la présentation jeudi dernier des premiers résultats du recensement de la population. Selon ce responsable, le chiffre de 33.848.242 qui représente le nombre d’habitants du Royaume jusqu’au premier septembre est un chiffre vrai.
Ceci étant, la hausse modeste du nombre d’habitants s’explique par plusieurs facteurs, notamment la tendance baissière du volume des ménages marocains, qui est passé de 6 personnes en 1982 à 4,1 individus en 2014. Le nombre moyen d’enfants pour chaque femme a connu également une baisse importante passant de 7,1 en 1960 à 2,1 en 2010. À cela s’ajoute l’avancement de l’âge de mariage moyen chez les femmes passant de 16 ans en 1972 à 26,1 en 2014. S’agissant de l’accroissement absolu de la population du Royaume, ce dernier est de 3.957.000 par rapport au recensement de 2004, traduisant ainsi un taux d’accroissement de 13,2%, ce qui révèle un taux d’accroissement annuel moyen de 1,25% durant la période post-censitaire, contre un taux de 1,38% pour la période de 1994-2004. En ce qui concerne la répartition de la population selon le milieu de résidence, il ressort de l’enquête nationale que 20.432.439 habitants résident en milieu urbain et 13.415.803 résident en milieu rural, avec un taux d'urbanisation de 60,3% contre 55,1% en 2004, a fait savoir Abdelilah Zerrou, ancien directeur de la statistique au HCP. L'accroissement observé de la population urbaine est dû, selon Abdelilah Zerrou, d'une part, à l'accroissement démographique naturel et à l'exode de l'espace rural à l'espace urbain, d'autre part, ainsi qu'à la création de nouveaux centres urbains et à l'extension qu'ont connue les périmètres urbains des villes.
Concernant la répartition de la population selon le nouveau découpage régional (12 régions), on apprend que 70,2% de la population du Maroc se concentre au niveau de cinq régions dont la population de chacune d'elles dépasse les trois millions d'habitants. Ainsi et se référant au poids démographique, la région du Grand Casablanca-Settat est classée première avec 6.862.000 habitants et une part de 20,3%, suivie de la région de Rabat-Salé-Kénitra avec 4.581.000 habitants (13,5%) et de la région de Marrakech-Safi avec 4.521.000 habitants (13,4%). La quatrième position revient à la région de Fès-Meknès avec un effectif d'habitants de 4.237.000 (12,5%), alors que la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima occupe la cinquième position avec 3.557.000 (10,5%), a poursuivi le responsable. S’agissant de la répartition de la population par ville, les résultats du recensement révèlent que sept grandes villes accaparent presque le quart de la population du Royaume (soit 24,9%) et sont selon leur poids démographique respectif les villes de Casablanca avec 3.359.000 habitants, suivie de la ville de Fès avec 1.112.000, puis Tanger avec 974.000 habitants. Vient ensuite la ville de Meknès avec une population de 632.000 résidents, et enfin la ville de Rabat dont la population est de 577.000 habitants. D’après M. Zerrou. Les taux d'accroissement ou de décroissement de la population de ces villes durant les dix dernières années a oscillé entre -0,8% pour la ville de Rabat et 3,3% pour
Tanger.