"Il ne faut pas douter de la véracité de ce chiffre", a dit M. Lahlimi qui s'exprimait lors d'une conférence de presse destinée à la présentation des résultats préliminaires du Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH 2014), soulignant que l'effectif de la population n'a jamais été entaché d'erreur, tout au long des recensements qu'a connus le Maroc.
Il a expliqué ce chiffre par une tendance baissière du volume des ménages marocains entre 1982 et 2014 et du taux des naissances, ainsi que par la hausse de la moyenne d'âge du mariage chez les femmes.
Les ménages comptaient une moyenne de 6 personnes en 1982, 5,8 en 1994, 48 en 2004 et 4,2 en 2014, a précisé M. Lahlimi, relevant que le nombre d'enfants pour chaque femme est passé de 7,2 en 1960 à 5,5 en 1982, 3,3 à 1994, 2,5 à 2004 et à 2,1 en 2010.
"Nous avons atteint un niveau de non renouvellement des générations", a-t-il affirmé, notant que "le RGPH 2014 s'est déroulé dans des conditions marquées par la qualité au niveau de la conception et de la réalisation".
Il a, à cet égard, salué la mobilisation "enthousiaste et responsable" des enquêteurs, contrôleurs, superviseurs et des autorités, se réjouissant de l'esprit d'ouverture dont ont fait montre les ménages.
"En comparaison avec le RGPH2004, l'effectif de la population du Royaume a enregistré un accroissement absolu de 3.957.000, traduisant un taux d'accroissement de 13,2% et révélateur d'un taux d'accroissement démographique annuel moyen de 1,25% durant la période post censitaire, contre un taux de 1,38% pour la période 1994-2004", selon les résultats préliminaires du RGPH2014.
En ce qui concerne la répartition de la population selon le milieu de résidence, 20.432.439 habitants résident en milieu urbain et 13.415.80 résident en milieu rural, avec un taux d'urbanisation de 60,3% contre 55,1% en 2004, a fait savoir Abdelilah Zerrou, ancien directeur de la statistique au HCP.
L'accroissement observé de la population urbaine est dû, d'une part, à l'accroissement démographique naturel et à l'exode rural de l'espace rural à l'espace urbain d'autre part, ainsi qu'à la création de nouveaux centres urbains et à l'extension qu'ont connue les périmètres urbains des villes, a expliqué M. Zerrou qui a veillé sur l'opération du recensement.
Selon le nouveau découpage régional (12 régions), 70,2% de la population du Maroc se concentre au niveau de cinq régions dont la population de chacune d'elles dépasse les trois millions d'habitants, a-t-il indiqué.
Selon leur poids démographique, la région du Grand Casablanca-Settat est classée première avec 6.862.000 habitants (20,3%), suivie de la région de Rabat-Salé-Kénitra avec 4.581.000 habitants (13,5%) et de la région de Marrakech-Safi avec 4.521.000 habitants (13,4%), a-t-il fait savoir.
La quatrième position revient à la région de Fès-Meknès avec un effectif d'habitants de 4.237.000 (12,5%), alors que la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima occupe la cinquième position avec 3.557.000 (10,5%), a poursuivi le responsable.
La répartition de la population par ville fait ressortir que sept grandes villes s'accaparent presque le quart de la population du Royaume (24,9%) et sont selon leur poids démographique respectif les villes de Casablanca avec 3.359.000 habitants, suivie de la ville de Fès avec une taille de 1.112.000, puis Tanger avec 974.000 habitants.
La ville de Meknès vient en quatrième position avec 632.000 résidents, suivie de la ville de Rabat dont la population est de 577.000 habitants, a-t-il relevé.
Les taux d'accroissement ou de décroissement de la population de ces villes durant les dix dernières années a oscillé entre -0,8% pour la ville de Rabat et 3,3% pour Tanger.
L'opération du recensement, qui a été menée entre le 23 octobre et 13 novembre 2014, a été réalisée auprès d'un échantillon aléatoire de 15.000 ménages représentatif de l'ensemble des régions et des couches sociales du pays.
Selon les résultats fournis par cette enquête, le taux de couverture du RGPH2014 est de 98,62%, enregistrant ainsi le niveau le plus élevé en comparaison avec les recensements passés.