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Fini la protection des prix du baril ?

L’Opep maintient sa stratégie de surproduction. Les prix, eux, continuent de chuter. Seule solution acceptable pour le cartel pétrolier : la rationalisation de la production du pétrole de schiste.

Fini la protection des prix du baril ?
La référence du brut américain est descendue à 44,20 dollars, son plus bas niveau depuis mars 2009.

La production de pétrole de schiste, cause principale de la chute des prix du pétrole, doit être maîtrisée. Cette nécessité, Suhaïl Mazroui, ministre de l'Énergie des Émirats arabes unis, la voit comme seule solution pour un retour à la normale des prix du baril. Lors du Gulf Intelligence UAE Energy Forum à Abou Dhabi, tenu mardi dernier, le ministre a estimé que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ne pouvait plus protéger les prix, rapporte l’Agence France presse (AFP).

Car pour une bonne partie des pays membres de l’organisation, l’idée de maintenir les prix à des niveaux très bas ne dérange pas. Bien au contraire, elle permettrait de pousser les producteurs de pétrole de schiste, en premier lieu les États-Unis, hors du marché. «Nous avons connu une surproduction, venant essentiellement du pétrole de schiste, et cela doit être corrigé», a souligné le ministre émirati. Rappelons que l’Opep avait décidé fin novembre à Vienne de maintenir à 30 millions de barils par jour son plafond de production. Une décision qui a fortement contribué à l'effondrement des cours et qui pourrait placer les producteurs d'hydrocarbures de schiste américains dans une situation où ils risquent de produire à perte. Selon l’AFP, cette stratégie ne fait pas que des heureux au sein de l’Opep, évoquant le Président iranien Hassan Rohani. Celui-ci aurait déclaré mardi que l'économie de son pays pouvait surmonter la chute des cours et prévenu les partisans d’une baisse des cours qu’ils «en souffriront plus» que l'Iran.

Quoi qu’il en soit, mardi encore, les prix du pétrole continuaient à chuter sur les places européennes, après notamment les propos du ministre émirati. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 47,03 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,67 dollar par rapport à la clôture de lundi. Vers 8 h GMT, il est même tombé à un nouveau plus bas depuis mars 2009, à 46,54 dollars. Pour leur part, selon l’AFP, dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance perdait 1,40 dollar à 44,66 dollars.

Vers 11 h 10 GMT, la référence du brut américaine est descendue à 44,20 dollars, son plus bas niveau depuis mars 2009. Alors que les prix du WTI tombent sous les 45 dollars, et avec le Brent qui s'en approche, on dirait toujours qu'il n'y a pas de fin en vue à la chute des prix du pétrole, a commenté Ole Hansen, analyste chez Saxo Banque. Plusieurs pays commencent à sentir le poids de ce repli significatif des prix. Alger a reçu, la nuit du lundi, le président vénézuélien, Nicolas Maduro pour une visite d’État au cours de laquelle il devait s'entretenir avec son homologue Abdelaziz Bouteflika pour tenter de mettre sur pied une concertation entre les deux pays sur les prix du pétrole. La veille, il plaidait sa cause en Arabie saoudite.

Le Venezuela se dit «inquiet» du déséquilibre entre l'offre et la demande sur le marché pétrolier tout en refusant d’endosser à lui seul la responsabilité de la hausse de la production pétrolière des pays non membres de l’Opep. Une surproduction que le ministère émirati appelle à la rationalisation. «Nous souhaitons au marché et aux autres producteurs d'être rationnels, de suivre l'Opep et d'agir pour une croissance du marché», a-t-il déclaré. Et d’ajouter que «si l'Opep venait à réduire sa production, d'autres producteurs prendraient sa place sur le marché et qu'une telle mesure n'aurait pas d'effet sur les prix».

Avec une capacité de 9 millions de barils par jour, les États-Unis sont devenus les concurrents directs de l'Arabie saoudite et de la Russie pour la place de premier producteur mondial d'hydrocarbures. «Le pétrole de schiste ajoute près de 4 millions de barils par jour sur le marché en provenance des États-Unis. Et on prévoit 4 millions de barils supplémentaires en 2020», a déclaré M. Mazroui. Une sérieuse concurrence que les pays de l’Opep ne sont pas prêts à tolérer. 

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