Malgré toutes les avancées scientifiques en matière de procréation, certains couples ne peuvent toujours pas avoir d'enfants. Une expérience douloureuse, surtout dans une société qui ne tolère pas l'infertilité. Dans ce sens, L’Association marocaine des aspirants à la maternité et à la paternité (MAPA) organise, à l’occasion de la Journée internationale de la famille, son deuxième séminaire national. Le thème de cette année braque les projecteurs sur la prise en charge médicale des couples infertiles. L’occasion pour les participants de débattre des difficultés d’accès aux soins et au remboursement pour les patients. «Ces personnes font face à de nombreuses contraintes d’ordre financier, à la non-reconnaissance de la prise en charge des frais médicaux liés à l’infertilité, au rejet de leurs dossiers médicaux auprès des mutuelles d’assurance médicale et dont les coûts varient de 25 à 45.000 dirhams au cours d’un seul cycle de procréation», déclare Aziza Ghallem, présidente de la MAPA. Il est donc difficile pour ces couples d’assumer les frais liés à leur stérilité. «De nombreux témoignages de membres de notre association ont souligné le recours à des crédits», poursuit la même source.
Ce séminaire sera aussi l’occasion de sensibiliser les principaux acteurs à cette problématique, à savoir le ministère de la Santé ou encore l’Agence nationale d’assurance maladie (ANAM), présents lors de cette rencontre. En janvier dernier, le directeur général de l’ANAM, Jilali Hazem, s’était entretenu avec la présidente de la MAPA. À cette occasion, celle-ci a présenté tout un plaidoyer concernant la prise en charge des coûts relatifs aux personnes stériles. Les discussions entre les deux parties avaient alors permis d’échanger sur l’importance de garantir cette couverture médicale aux couples souffrant de difficultés de procréation pour lesquels la stabilité familiale et la sécurité psychique et physique sont en jeu. En effet, 15% des couples au Maroc (soit 2 couples sur 7) pâtissent de difficultés à mettre au monde des enfants et dans 40% des cas la cause est masculine. S’ajoutent à cela les contraintes d’ordre social qui menacent la stabilité familiale des couples infertiles, dont la première reste bien évidemment le divorce, entraînant dépression, inquiétude et démoralisation. La personne stérile dans le couple doit donc, en plus d’être infertile, supporter la douleur que représente la séparation. Au vu de ces nouveaux éléments, le directeur général de l’ANAM s’était engagé à soumettre le dossier à un comité d’experts.
Ce comité devait ensuite proposer les mesures nécessaires pour répondre aux besoins des personnes atteintes de difficultés de procréation, à savoir le remboursement des frais liés aux soins et aux opérations chirurgicales. Jilali Hazem s’est également engagé à ce que l’ANAM prenne toutes les mesures nécessaires pour introduire les traitements relatifs aux personnes souffrant de difficultés de procréation dans le panier des maladies remboursées par les assurances et de faciliter l’accès de ces malades aux médicaments essentiels. Cette rencontre sera donc l’occasion de faire le point sur l’état d’avancement des dossiers en cours.