La Fédération internationale d’athlétisme l’a annoncé mardi : Abderrahim Bouramedane est suspendu pour deux ans. Motif invoqué pour justifier cette sanction infligée à l’athlète marocain : des irrégularités dans son passeport biologique. L’annonce de ce nouveau cas de dopage a eu l’effet d’une bombe dans le monde de l’athlétisme marocain, puisque Bouramedane fait partie des espoirs de médaille du Maroc aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro 2016. Il ne pourra donc plus courir avant le 1er octobre 2017.
En plus de cette sanction, il a été privé de tous ses résultats depuis le 14 avril 2011, y compris sa quatrième place aux championnats du monde de 2011 à Deagu, en Corée du Sud. Contacté par nos soins, le directeur technique national, Ahmed Tannani, a reconnu que «la suspension de Bouramedane constitue un coup dur pour l’athlétisme marocain».
Tannani s’est, ensuite, félicité du fait que le marathonien de 37 ans n'ait pas fait partie de l’équipe nationale qui a participé au récent Championnat du monde qui s'est déroulé à Pékin l’été dernier. «On l’a convoqué en équipe nationale, puisqu’il avait réalisé la troisième performance mondiale de l’année, mais il a refusé de venir en sélection. Avec le temps, on se rend compte que c'est une chance qu’il n’ait pas fait le voyage avec nous à Pékin», a-t-il lâché non sans soulagement. Tannani affirme que la FRMA poursuit sa lutte antidopage sans relâche : «Nous réalisons huit à neuf contrôles antidopage lors de chaque compétition que nous organisons. Ces contrôles coûtent beaucoup d’argent à la Fédération, puisque chaque test vaut entre 3.000 et 4.000 DH. En plus, nos équipes médicales font de la sensibilisation auprès des athlètes».
La liste des athlètes dopés s’allonge
L’histoire de l’athlétisme marocain de ces dix dernières années est beaucoup plus marquée par les affaires de dopage que par les résultats sportifs. Bouramedane n’est en fait que le dernier cas d'une longue série d'affaires de dopage qui ont touché l'athlétisme marocain lors de cette dernière décennie. Avant lui, il y avait Amine Laâlou, spécialiste du 1.500 m, contrôlé positif juste avant les Jeux olympiques de Londres, ou encore Meryem Alaoui Selsouli, contrôlée positive à deux reprises dans sa carrière. La dernière fois que Selsouli a été contrôlée positive, c’était avant les JO de Londres. Ce n’est pas tout. La liste des athlètes pris en flagrant délit est encore longue. Elle comprend entre autres Mouna Tabsart, licenciée du FUS de Rabat, suspendue huit ans, Abderrahim El Asri, du club Chabab Al Hassani de Casablanca, suspendu pour deux ans, Jamal Chatbi et Saïda Mehdi, qui ont écopé respectivement de 3 et 2 ans de suspension pour dopage. Avant eux, il y avait Hamid Ezzine, Aïssa Dghoughi, Rachid Ghenmouni, Abdelhadi Habassa, Halima Hachlaf, Khalid Tighziouine, Abdelkader Hachlaf et feu Abderrahim Goumri. Tous ces noms ont trainé dans la boue à un moment ou un autre l’athlétisme marocain.
