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Zagora dévoile ses valeurs de tolérance par le cinéma

Huit productions sont en lice pour le grand prix de cette douzième édition du Festival international du film transsaharien, en provenance de plusieurs pays arabes.

Zagora dévoile ses valeurs de tolérance par le cinéma
Le Festival se veut un espace de rencontre, d'échange et de dialogue, dans un esprit de tolérance et d'ouverture.

Il s’agit de l’Irak, Bahreïn, la Jordanie, Les Émirats arabes unis, la Tunisie, le Yémen, l’Égypte et le Maroc. Ce dernier a été présenté par le film «Les larmes de Satan», tourné à Zagora et présenté en première au festival. Une belle coïncidence qui a fait honneur à cette ville et ses habitants. D’autant plus que le film a plu aux festivaliers, aussi bien par la thématique choisie par son réalisateur Hicham El Jebbari, que par les acteurs, connus pour leur talent et professionnalisme, notamment Rachid El Ouali, Ismail Abou Kanater, Amal Ayouch et Younès Mégri. Ces derniers ont campé les rôles principaux dans l’histoire d’un instituteur détenu politique qui, en sortant après dix-huit ans de prison, voulait se venger de son bourreau. «Le scénario de ce film a pris naissance à partir d’un fait que j’ai vécu quand j’étais encore au primaire où un jour des policiers sont venus prendre de force notre instituteur en pleine classe. Un événement qui est resté gravé dans ma mémoire.

C’était le déclenchement de mon scénario que j’ai pu terminer après avoir fait des recherches en consultant les dossiers et les rapports concernant cette époque de notre histoire. Il a fallu poser des questions à différents détenus de cette période pour en savoir plus sur leurs comportements et leurs réactions à la sortie de prison. Bien sûr, ce côté vengeance est une pure fiction que j’ai créée pour ménager une fin personnelle et dire que si les faits se sont déroulés de cette manière, beaucoup de gens proches en ont été affectés», explique le réalisateur qui a entrainé le public dans un voyage qui fait évoluer de la peur et la violence vers le pardon et la réconciliation. En parallèle des projections des films de la compétition officielle, ceux du panorama et de la nuit des courts métrages, d’autres activités ont eu lieu en marge du festival, dont la visite des réalisateurs et comédiens à l’institution pénitentiaire de Zagora.


Questions à Rachid El Ouali, acteur et réalisateur

«Il faut veiller à ce que les films soient projetés dans une salle équipée de matériel professionnel»

Que pouvez-vous nous dire sur votre rôle de détenu politique dans le film de Hicham El Jebbari, d'autant qu’il est différent de ce que vous avez campé auparavant ? Est-ce un plus dans votre carrière ?
Oui, ce rôle constitue une valeur ajoutée dans ma carrière. C’est d’abord un rôle très différent et nouveau par rapport à ce que j’ai déjà fait dans le fond et la forme. Et ce, à travers la violence que je n’ai jamais personnifiée. Parce que, comme vous l’avez constaté, le personnage a souffert pendant dix-huit années de détention et a décidé en sortant de la prison de se venger. Puis, je trouve que c’est un rôle qui cadre bien avec mon âge.
Ce qui est bien aussi est le fait de travailler avec un réalisateur qui aime ses acteurs. Cette expérience est une nouvelle lancée pour moi d’autres rôles aussi différents et complexes.

Quel est le secret de cette confiance que vous avez placée, vous et d’autres comédiens aussi connus, dans un réalisateur dans son premier long métrage ?
Nous, en tant que Marocains, nous ne prenons pas en considération le fait que nous sommes des célébrités pour travailler avec un réalisateur à ses débuts. C’est une chose très normale pour nous.
Moi-même, j’ai déjà participé à plusieurs courts métrages de jeunes réalisateurs sans être payé. Je considère cela comme un soutien à ce jeune qui peut devenir un jour un cinéaste très connu. Pour Hicham, je le connais comme metteur en scène de théâtre, j’ai travaillé avec lui dans une sitcom et je l’ai encouragé à se lancer dans la réalisation, car je voyais en lui une personne qui peut donner plus au cinéma grâce à sa nouvelle vision. Puis, c’est quelqu’un qui est passionné du cinéma.

Le Festival de Zagora est à sa douzième édition. Mais, il n’a pas encore pu régler le problème de la salle de projection. Chose très importante pour un festival de cinéma...
D’abord, il faut témoigner que ce festival bénéficie d’une thématique très intéressante, de par sa situation géographique. C’est vrai que ce problème de salle a été la cause qui ne m’a pas encouragé à y revenir après les premières éditions. Car, je ne voulais pas présenter mon film dans une salle qui ne respecte pas les normes professionnelles du cinéma.
C’est malheureux, comme vous l’avez constaté, de voir le film d’hier, en présence d’un beau monde, dans les conditions défavorables de la salle de projection. Ce qui a sans aucun doute choqué le réalisateur. Je souhaite que les organisateurs travaillent sur ce point-là en particulier parce qu’il est très important.

Pouvez-vous nous parler de vos nouveaux projets ?
Je viens de terminer le tournage d’un nouveau film «Noé ne sait pas nager». C’est ma propre production qui m’a coûté un budget assez conséquent. L’histoire, se déroulant dans les années 50, évoque les questions du handicap et de l’inceste. Nous sommes en phase de montage du film et j’espère le présenter au public l’année prochaine.

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