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«J’aime incarner des rôles complexes qui encouragent la réflexion dans tous les sens»

Entre autres productions étrangères où elle a incarné différents rôles, l’actrice Soumaya Akaaboune (native de la Casbah de Tanger) a été, aussi, appréciée dans ses personnages marocains, notamment dans la série «Wadie» de Yassine Fennane, puis dans le film «Toile d’araignée» de Abdelhay Laraki. Après avoir roulé sa bosse dans plusieurs écoles professionnelles et autres métiers (danse et mannequinat), Soumaya Akaaboune compte, actuellement, parmi les actrices les plus respectées grâce à son talent et son don de comédienne aux multiples emplois.

«J’aime incarner des rôles complexes qui  encouragent la réflexion dans tous les sens»
L’actrice marocaine Soumaya Akaaboune.

Le Matin : Vous avez participé au dernier film de Abdelhay Laraki «Toile d’araignée». Pourquoi ce film est-il important et utile pour le public cinéphile ?
Soumaya Akaaboune : J’ai beaucoup aimé jouer dans le film de Abdelhay Laraki «Toiles d’araignée», dont l’histoire évoque un sujet d’actualité qui parle du danger de l’Internet pour les jeunes filles. Il est important aujourd'hui de rappeler les problèmes qui découlent de l’utilisation d’Internet, parce qu’on n’en est pas conscient, d'autant plus qu’on ne parle pas suffisamment à nos enfants pour les prévenir qu'il ne faut pas accepter n’importe qui. Il y a tellement de réseaux sociaux où des personnes étrangères et parfois dangereuses peuvent se présenter sous de fausses identités et en affichant un âge qui n’est pas le leur. Il faut donc être vigilant sur ce point-là. Le film de Abdelhay met le doigt sur tous ces risques. Les parents sont, de ce fait, appelés à être très vigilants par rapport à ces nouvelles technologies de la communication, sachant que dans notre culture on ne dialogue pas beaucoup avec notre progéniture, à cause de la pudeur et des traditions qui sont restées très présentes dans nos rapports. N’empêche qu’il faut faire un effort pour prévenir nos enfants, les mettre en garde contre ces pièges.

Vous croyez que c’est le manque de dialogue entre parents et enfants qui est la vraie cause de ces problèmes ?
En grande partie, car ce manque de dialogue pousse l’enfant à se confier à n’importe qui. Mais, parfois, c’est le fait de ne pas comprendre son enfant, surtout quand il passe par l’adolescence, qui peut conduire à des problèmes. Pendant cette période de l’adolescence, l’enfant a besoin d’être soutenu et compris, et ce en essayant d’engager avec lui un dialogue tolérant, ouvert et en l'encourageant à parler de ce qui se passe dans sa vie, pour pouvoir le suivre et le conseiller.

Pensez-vous que ce message peut passer et donner ses fruits à travers un cinéma qui ne connait pas une bonne distribution et qui ne dispose que d'un nombre de salles très restreint ?
Le cinéma joue un rôle très important dans la société. Malgré les problèmes de distributions et de salles que nous connaissons, il y a toujours un impact. Nous avons, effectivement, besoin de plus d'écrans pour pouvoir faire bénéficier le grand public des films marocains qui connaissent un grand succès. Parce que le monde du grand écran est important. Mais il ne faut pas oublier la télé qui a un grand impact, du fait qu’elle pénètre chez tous les citoyens.

Que pouvez-vous nous dire sur votre collaboration avec Abdelhay, le réalisateur ?
C’est la deuxième fois que je travaille avec lui. Le premier projet, c’était «Meqtoue men Chajra», c’était très fusionnel et j’ai aimé le rôle qu’il m’avait donné. C’était un honneur pour moi qu’il ait fait appel à moi une deuxième fois. Il faut dire que c’est un plaisir de travailler avec lui, parce qu’il sait ce qu’il veut et ce qu’il fait. Et puis j’aime beaucoup sa lumière.

Que faut-il à notre cinéma pour qu’il soit aussi exportable que d’autres ?
Il faut juste un peu plus d’effort dans l’écriture des scénarios. Il faut aussi plus de moyens dans la production et plus de rigueur. Parce que les gens ont accès à des produits tellement différents, qu’ils ont acquis un certain goût, un certain savoir et l'œil pour apprécier l’image. Ce qui nous pousse à être plus compétitifs. Le peuple marocain est prêt à recevoir la qualité qui peut facilement être exportée.

Avez-vous une idée des rôles que vous aimeriez jouer dans votre carrière ?
Ce que j’aime dans le métier que je fais, c'est incarner des rôles qui encouragent la réflexion dans tous les sens. Des rôles complexes et crédibles.

Des projets en vue ?
Je suis en train de préparer quelques projets, certains en écriture avec mon mari, Peter Rodger, pour développer des productions au Maroc, et d’autres en tant que comédienne avec d’autres réalisateurs. 

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