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«L'influence du changement climatique n’est pas clairement mise en évidence»

La FAO et l'École nationale forestière d’ingénieurs de Salé ont publié une étude intitulée «Simulation de l’effet du changement climatique sur la dynamique des peuplements forestiers au Maroc, cas de la forêt de la Maâmora». Il en ressort que «l’influence de tels phénomènes sur les écosystèmes forestiers n’est pas clairement mise en évidence», mais que la maitrise de la composante climatique est importante dans l’élaboration des plans nationaux d’adaptation.

«L'influence du changement climatique n’est pas clairement mise en évidence»
La forêt de la Maâmora présente indéniablement une richesse naturelle précieuse, vu son importance écologique et socioéconomique par la production de liège et des parcours pastoraux. tttttttt Ph. DR

Dans le cadre du programme conjoint de l’Union européenne (UE) et de la FAO (agence des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) sur l’amélioration de la gouvernance mondiale pour la réduction de la faim, la FAO a mis au point un système intégré afin d’effectuer des évaluations des impacts du changement climatique au niveau des pays. Les auteurs de l'étude intitulée «Simulation de l’effet du changement climatique sur la dynamique des peuplements forestiers au Maroc, cas de la forêt de la Maâmora», Renaud Colmant de la FAO et Fouad Mounir de l'École nationale forestière d’ingénieurs de Salé, rappellent que la forêt de la Maâmora est l’une des forêts les plus importantes au Maroc de par les services qu’elle produit : bois de feu, parcours pastoral et espace de récréation au profit d’une dizaine de communes. À l'origine peuplée de chêne-liège, la forêt de Maâmora a fait l'objet de reboisement par différentes essences telles que des espèces d'eucalyptus pour la production de la cellulose et de bois, d'acacia les acacias la production du tanin et de pin. À ce sujet, les auteurs soulignent que : «Toute forêt naturelle quand elle est dégradée ou remplacée par d’autres espèces devient plus vulnérable». Et ce n'est pas le seul danger qui plane sur cette forêt, poumon de Rabat et de ses environs. «L’avenir de cette forêt est tributaire de la prise en compte de tous les facteurs de dégradation qui agissent parfois en synergie.

Outre la pression anthropozoogène exercée sur cette forêt et les conditions écologiques globalement marginales, l’incendie constitue un facteur majeur de dégradation», souligne, dans une autre étude, le Laboratoire de biodiversité et des ressources naturelles, Faculté des sciences, Université Ibn Toufaïl de Kénitra. S'appuyant sur le système mis au point par la FAO et ayant recours à trois modèles mathématiques, Renaud Colmant et Fouad Mounir arrivent à cette conclusion : «En se basant sur les cartes de la distribution de Quercus Suber (chêne-liège), nous pouvons avancer que la régénération naturelle à elle seule ne permet pas de perpétuer l’espèce dans un climat changeant». S'agissant d'une autre essence forestière très présente à Maâmora, l'eucalyptus, les scientifiques avancent que sa surface ne va pas varier fortement, mais sa production de biomasse à l’hectare tend à subir un impact négatif sous le scénario le moins optimiste. Enfin, plusieurs espèces telles que l'acacia et le pin devraient être prises en considération pour les futurs plans de gestion. En effet, ces espèces présentent une bonne résilience au changement climatique et pourraient être plus adaptées à la production dans le siècle qui commence. 

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