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«Toutes les actions menées par Suez vont dans le sens du développement durable et de la protection de la planète»

«Toutes les actions menées par Suez vont dans le sens du développement durable et de la protection de la planète»
M. Chaussade : «Une société comme Suez et un pays comme le Maroc travaillent main dans la main pour améliorer la situation partout où cela est possible».

Le Matin : Tout d'abord, comment qualifierez-vous l'organisation par le Maroc d'un événement d'envergure comme la COP 22 ?

 Jean-Louis Chaussade : Tout d’abord, je me réjouis que ce soit un pays francophone, proche de la France qui assure l’organisation de la COP 22 qui suit la COP 21. C’est un des pays qui peut donner une vraie continuité tout en marquant sa différence et en donnant son empreinte. C’était important que ce soit le Maroc qui organise cet événement. La COP 22 pour le Maroc, comme d’ailleurs la COP 21 pour la France, est le point d’orgue, la récompense de la volonté du Maroc de faire du développement durable une priorité nationale. Je retiens d’ailleurs que le Maroc a pris des engagements extrêmement forts lors de la COP 21 en ce qui concerne la lutte contre le réchauffement climatique. Le Maroc est, en effet, l’un des premiers pays d’Afrique à s’être engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, d’au moins 13% d’ici 2030. C’est un engagement d’autant plus important pour un pays dont la priorité est le développement, notamment pour améliorer les conditions de vie de l’ensemble de sa population. La COP 22 pour le Maroc c’est aussi le moyen de mettre en avant ses propres priorités, en particulier, l'initiative Triple A (Adaptation, Agriculture, Afrique) qui reprend d’ailleurs les principaux thèmes de cette COP. En effet, la problématique de l’adaptation est très importante pour le Maroc ainsi que pour le continent où il faut trouver des solutions à la désertification, au changement climatique et à la pénurie des ressources en eau qui est d’ailleurs un sujet évoqué en force à la COP 21 et qui sera mis en avant à Marrakech.

Quelle stratégie mettez-vous en avant au Maroc en matière de gestion et de protection des océans ?

 Avec 3.500 km de côtes, le Maroc est par nature un pays océanique. Les rapports du pays avec la mer sont donc d’une extrême importance et le sujet de la gestion de l’océan est l’un des sujets majeurs au Maroc. Nous connaissons tous le rôle clef de l’océan pour le climat de notre planète : il absorbe plus de 30% du gaz à effet de serre, c’est donc un régulateur considérable. Plus de 40% de la population mondiale vit en zone côtière, soit près de 3 milliards de personnes. Il y a également la problématique de la protection de l’océan, en luttant contre la surpêche d’un côté et la pollution de l’autre pour conserver les richesses qu’il renferme. Il ne faut pas oublier que l’océan est l’une des ressources alimentaires importantes de la planète. Je citerai ici l’un des principaux problèmes de l’océan qui est celui des déchets plastiques. L’Europe produit 50 millions de tonnes de plastiques par an, cette quantité atteint 300 millions au niveau mondial. S’il n’est pas traité, ce produit qui n’est pas biodégradable finit dans l’océan. Tous les micro-polluants plastiques qui sont rejetés dans la mer rentrent progressivement dans la chaîne alimentaire, provoquant ainsi de multiples risques pour la santé. Ainsi, l’océan va aussi figurer parmi les sujets les plus importants de la COP 22. Suez a pris d’importants engagements pour lutter contre la pollution de l’océan. Nous avons ainsi conclu plusieurs accords, notamment avec l’Unesco ainsi que plusieurs ONG pour favoriser la protection de l’océan. En ce qui concerne notre position ici au Maroc, nous avons mis en place, dans le cadre de notre délégation, le Système anti-pollution (SAP) du littoral Est du Grand Casablanca, qui a été inauguré par S.M. le Roi Mohammed VI en mai 2015. Grâce à la station de prétraitement des eaux usées, ce système permet de réduire de manière significative la pollution qui était autrefois rejetée directement à l’océan. Aujourd’hui, cette station permet de prétraiter 100% des eaux usées. C’est une réelle contribution commune de Lydec, du Royaume du Maroc et de Suez à la protection de l’océan. C’est un défi technique et humain que nous avons pu relever avec le concours de 28 entreprises, plus de 1.000 personnes et un milliard et demi de dirhams d’investissement. Le Maroc, cette nation qui regarde la mer, est très préoccupé par cette problématique de la qualité de l’eau, et le Groupe Suez y est attentif également afin de réduire significativement la pollution océanique et protéger les plages, à travers notamment de multiples opérations de nettoyage. Nous sommes convaincus que nous pouvons réaliser beaucoup de projets pour la protection de l’océan.

Quelles sont les priorités de votre politique de développement durable, notamment au Maroc ?

Toutes les actions menées par Suez au Maroc pour améliorer la qualité de l’eau, protéger le littoral et optimiser la gestion des déchets, à l’instar du projet que nous avons mis en œuvre à Meknès où nous sommes en train d’installer un système pour capter le méthane issu des déchets et le valoriser en électricité et réduire ainsi, de manière significative, les émissions de gaz à effet de serre… vont dans le sens du développement durable et de la protection de la planète. Une autre composante aussi importante pour le développement durable est bien évidemment le recyclage qui est au cœur de nos activités, c’est également tout ce qui tourne autour de la sécurité des personnes. Nous avons en effet beaucoup développé la sécurité à Casablanca par exemple. Nous sommes un des leaders dans le domaine du développement durable au Maroc. En somme, toutes les actions du groupe Suez ont pour principal objectif de réduire l’impact des activités humaines sur la planète.

De manière générale, quels sont les leviers sur lesquels il faut agir ?

Le développement durable, à mon sens, doit être associé, de manière générale, au principe d’«économie circulaire». Je pense que la croissance économique dont nous avons besoin, notamment dans les pays en développement pour continuer à créer de la richesse, ne peut en aucun cas s’accompagner d’une consommation des matières premières aussi forte que par le passé. Dans ce sens, l’économie circulaire est un moyen de maintenir la croissance, et même de la développer, en consommant moins de matières premières. En résumé, on peut dire qu’on peut faire mieux avec moins. Au Maroc, ce nouveau modèle commence justement à être appliqué avec des projets comme celui de la réhabilitation de la décharge non contrôlée de Meknès et la création d’un centre d’élimination et de valorisation des déchets pour capter le gaz et le transformer en électricité et donc réduire les émissions de gaz à effet de serre. Dans le domaine de l’eau, c’est tout ce qui est fait au niveau des centres de prétraitement de l’eau et parvenir, dans une seconde phase, à réutiliser cette eau, après traitement, pour d’autres usages, industriel ou agricole.

Donc, si l’on veut protéger la planète, limiter les risques du réchauffement climatique, parvenir à alimenter la population mondiale, qui va atteindre 9 milliards de personnes à l’horizon 2030, protéger les villes… nous n’avons pas d’autres choix que de réfléchir en termes de développement durable, c'est-à-dire se mobiliser pour proposer à nos enfants une planète en meilleur état que celle que nous ont transmis nos parents et nos grands-parents. C’est ça le grand défi du développement durable dans un avenir proche et la COP 22 s’inscrit entièrement dans cet esprit.

Pour la première fois, l’humanité est confrontée à un problème global qui est le réchauffement climatique. Pour la première fois aussi, la quasi-totalité des Nations s’est mise d’accord pour réduire, autant que faire se peut, les conséquences néfastes du réchauffement climatique en essayant de limiter la hausse des températures à 1,5 et 2 °C à l’horizon 2100. Une société comme Suez et un pays comme le Maroc travaillent main dans la main pour améliorer la situation partout où cela est possible. Le Maroc est certainement un des leaders en la matière et sera le porte-drapeau de l’Afrique dans le domaine de l’amélioration de la qualité de vie sur la planète à travers la COP 22 et le développement durable qui lui est associé.

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