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325 bénéficiaires en moins de deux ans

La réintégration socio-économique des migrants marocains de retour au pays constitue un long et difficile processus. Afin d’apporter une aide directe aux Marocains de retour, l’Organisation internationale pour la migration (OIM) a lancé en janvier 2015 le projet MoTuSe.

325 bénéficiaires en moins de deux ans
Près de 150 migrants de retour ont bénéficié de formations dans le cadre du projet MoTuSe.

Le projet, financé par l’Union européenne, a permis depuis son lancement jusqu’au mois de septembre 2016 à 195 migrants de bénéficier d’une assistance individuelle. «Afin de tester une approche de réintégration communautaire, l’OIM a scellé un partenariat avec un réseau d’associations, dans le cadre du projet MoTuSe, pour fédérer les initiatives professionnelles des migrants marocains de retour et les organiser en coopératives. Cette approche a plusieurs avantages, à savoir le capital de lancement mutualisé, la diffusion de responsabilité et le pouvoir d’exercer leurs activités en toute légalité. Près de 130 Marocains de retour au pays bénéficieront de cette approche dans différentes régions du Maroc, amenant le total des cas assistés à 325. Ce partenariat a permis de faciliter le suivi avec les bénéficiaires dans la mesure où il y a une proximité des experts qui les suivent depuis la création juridique des coopératives jusqu’à la phase de post-création. Par ailleurs, près de 150 migrants de retour ont bénéficié de formations», souligne Oussama El Baroudi, Reintegration Focal Point chez l'OIM.

«Ce projet, ajoute-t-il, a sans conteste constitué un véritable levier pour les activités de réintégration. Trop longtemps centralisées, ces activités ont progressivement mué d’une assistance individualisée et mécanique à une approche de plus en plus intégrée incluant des partenaires d’exécution. Ces partenariats ont permis d’exposer à la lumière du jour la réalité d’une frange de la population que peu de gens connaissent. En effet, très peu connaissent les défis posés pour les Marocains de retour au pays. J’entends par là les réactions hostiles des communautés locales qui ne manquent pas de rappeler l’échec des immigrés marocains qui retournent à leur pays d'origine, freinant ainsi toute perspective sereine de réintégration». Par ailleurs, le projet MoTuSe, qui prend fin en décembre prochain, a permis pour la première fois d’intégrer une dimension psychosociale puisque des professionnels ont été mobilisés pour assurer des sessions de coaching personnel et renforcer les capacités de résilience des immigrés de retour au Maroc.

Rappelons qu’une consultation est menée depuis août dernier pour identifier les dispositifs d’accompagnement socioéconomique pour les Marocains de retour au pays. Cette consultation est toujours en cours et ne s’achèvera qu’à la fin de 2016. «Plusieurs entretiens dans les régions cibles ont eu lieu, tant avec des bénéficiaires qu'avec des institutions. Les premières observations convergent pour dire que sans un soutien de la sphère publique ou privée, il est très compliqué de pouvoir mener sa réintégration sans heurts. Le peu de considération donnée à ces strates vulnérables les pousse généralement à retenter leurs chances à l’étranger. Quant au dispositif de soutien, peu d’institutions sont enclines à pouvoir les aider, vu qu’elles les considèrent comme des nationaux et qu’il n’y a pas lieu de les différencier des autres», explique Oussama El Baroudi.
«Nous avons l’ambition de remodeler le visage de la réintégration en intégrant demain de nouveaux partenaires, de continuer à les sensibiliser, d’échanger les meilleures pratiques en la matière, de nous inspirer de ce qu’ils font et inversement. Sur la base des résultats de la consultation, nous déploierons tous nos efforts pour la création d’un dispositif d’accompagnement et pour le renforcement de l’ossature. La consultation commissionnée devra également produire une série de recommandations ainsi qu’une feuille de route pour l’établissement et la pérennisation d’un mécanisme national de suivi et de référencement», conclut-il. 

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