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Cadi Ayyad se met au développement durable

«Le climat change, l’Université Cadi Ayyad agit» est plus qu’un slogan adopté par l’établissement le temps de la COP 22. C’est une véritable signature bien partie pour s’installer dans la «durabilité». Peu après une participation honorable et fructueuse aux travaux de cette Conférence sur le changement climatique, l’Université Cadi Ayyad de Marrakech (UCA) passe à l’action et lance sa stratégie de développement durable, une première au niveau national.

Cadi Ayyad se met au développement durable
Le président de l’Université Cadi Ayyad, Abdellatif El Miraoui, présentant la stratégie de développement durable.

«L’UCA a l’ambition d’être un lieu de formation de personnes compétentes, soucieuses de leur environnement, responsables et promotrices de changement, une véritable source de nouveaux savoirs et d’innovation, une université à vocation sociale, ayant d’importantes retombées socio-économiques», souligne le président de l’UCA, Abdellatif Miraoui, qui compte bien se donner les moyens de ces ambitions. À commencer par cette nouvelle stratégie qui consiste à intégrer les principes de développement durable au niveau des 14 établissements de l’UCA, qu’il s’agisse de formation, de recherche scientifique ou de gestion quotidienne.
C’est une stratégie qui se décline en cinq axes, à commencer par la gouvernance et l’ancrage territorial. Dans cet axe, il est question de veiller au respect des différents aspects liés à l’environnement dans la gestion quotidienne des établissements. Pour l’ancrage territorial, l’UCA s’appuiera sur «la valorisation des recherches et le transfert des connaissances vers les acteurs socio-économiques de proximité, le soutien et l’encouragement de la création d’entreprises innovantes adossées aux recherches des laboratoires, la contribution à la décision et à la mise en place des politiques des collectivités territoriales», indique un document de l’Université.

Le deuxième axe de la stratégie concerne la formation et la sensibilisation. «Nous voulons fournir à notre environnement socio-économique aussi bien des diplômés éco-responsables que des compétences dans des métiers liés à l’environnement» indique Abdellatif Miraoui. Il a surtout insisté sur les formations qui rentrent dans le cadre de l’apprentissage transversal et celui des langues. Pour lui, «les éléments qui discriminent le plus les diplômés sur le marché du travail sont les langues et les Soft Skills, et ce sont là des éléments qui constituent un axe prioritaire de la stratégie». Pour les Soft Skills, l’Université a commencé par la création d’un module dédié qui a été rendu obligatoire à tous les masters, un tiers enseigné par les professeurs de l’établissement, un tiers par l’Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences et un tiers par une entreprise de coaching. Mais l’UCA veut aller plus loin : «notre vision est d’intégrer 25 à 30% de tous les enseignements en relation avec les Soft Skills. Ce n’est pas un luxe, c’est indispensable», fait savoir Abdellatif Miraoui. Et d’ajouter concernant l’apprentissage des langues : «nous avons annoncé à tous nos étudiants qui viennent d’intégrer cette année le niveau S1 qu’ils devront suivre des formations en langues et que s’ils n’ont pas le TOEIC (Test d'évaluation des compétences en langue anglaise) et le DALF (Diplôme approfondi de langue française) d’ici trois ans, ils ne pourront pas accéder au niveau master». À cet effet, l’Université a mis en place des plateformes d’apprentissage des langues (arabe, anglais et français) et s’apprête à mettre en place le plus grand centre des langues au Maroc, abrité par la Faculté des langues.

Le troisième axe de la stratégie concerne l’innovation et la recherche & développement. Il s’agit de mettre tous les moyens, notamment financiers, pour encourager les chercheurs de l’UCA à participer plus activement à la recherche pour une société durable. Pour le quatrième axe, il s’agit de mettre en œuvre une stratégie environnementale interne pour améliorer son impact environnemental et réduire son empreinte écologique, notamment à travers une gestion durable des déchets, une économie d’énergie et une maîtrise de la consommation des ressources naturelles.

Le dernier axe est en relation avec l’éco-campus de Tamansourt. Ce nouveau campus sera en effet construit selon des techniques innovantes en matière de développement durable. Il a été conçu pour devenir un pôle de connaissance attractif et compétitif, un site socialement responsable à forte valeur ajoutée et un campus ambitieux sur le plan environnemental, vivant et ancré dans son territoire. Les travaux de construction de la première tranche ont été annoncés pour cette fin d’année. À noter qu’un plan d’action a été mis en place pour la mise œuvre de cette stratégie qui vise à renforcer le rôle de l’UCA comme un acteur responsable et ouvert sur son territoire.

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