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De grands questionnements sur les perspectives de croissance au Maroc

L’économie marocaine est au cœur d’un débat portant sur les orientations des politiques publiques, sur les scénarios de croissance et leurs implications sur les équilibres sociaux, les conditions de vie et la cohésion sociale. Mais aussi l’intégration à un environnement international en pleine phase de restructuration. Le CMC y apporte sa contribution.

De grands questionnements sur les perspectives de croissance au Maroc
Les économistes du CMC ont amorcé depuis plus d’une année une réflexion sur les perspectives de croissance au Maroc à l’horizon 2030.

L’avenir de l’économie marocaine n’a probablement jamais suscité un débat aussi passionnant et aussi profond. Un débat qui ne se contente pas de s’attaquer à certains aspects du modèle économique en vigueur, mais de le soumettre à de grands questionnements, avec pour horizon de le refonder, voire de le réinventer. Des interrogations qui se cristallisent autour des thématiques telles les scénarios de croissance et leurs implications sur les orientations des politiques économiques.

À coups de rencontres, tribunes, rapports, et autres formes d’expression, ce débat cherche encore ses termes, mais gagne en intérêt et permet de dégager quelques points de convergence. Il s’agit notamment de la thématique des implications sociales de la croissance économique qui devient une grande préoccupation.
«On se rendra compte de plus en plus que l’avenir ne peut se résumer uniquement au PIB et son rythme d’évolution, mais se mesurera, peut être bien plus, par la capacité à promouvoir l’amélioration des conditions de vie à travers une approche plus inclusive». Il s’agit là d’une des conclusions d’une réflexion amorcée par les économistes du Centre marocain de conjoncture (CMC), depuis plus d’une année sur les perspectives de croissance au Maroc à l’horizon 2030. L’objectif de cette réflexion est d’établir un diagnostic stratégique pour les quinze années à venir à travers différents scénarios d’évolution possibles permettant de mettre en évidence les opportunités qui s’offrent à l’économie nationale dans un environnement en pleine restructuration, expliquent-ils. Pour eux, l’intérêt de l’analyse ne porte pas seulement sur la croissance ou l’économie en général, mais peut aller au-delà pour s’interroger sur les équilibres sociaux, les conditions de vie et la cohésion sociale.
D'autant que, argumentent-ils, l’on assiste à une montée des incertitudes et que le Maroc doit négocier une meilleure intégration à un environnement international en pleine phase de restructuration.

En fait, l’économie marocaine a, certes, fait montre d’une certaine résilience en maintenant un rythme d’activité assez soutenu au plus fort de la crise qui a secoué les marchés financiers internationaux, mais elle traine de nombreuses faiblesses, selon le CMC.

Il en est ainsi, illustre-t-il, du rythme de croissance qui manque de régularité et reste fortement dépendant des résultats des activités primaires. Sur le plan social, le CMC note que la croissance ne génère pas suffisamment d’emplois pour faire face à une population active qui connaitra pour de nombreuses années encore une forte expansion et que les performances économiques ne contribuent que faiblement au recul de la pauvreté et à la réduction des inégalités. Il relève aussi que la configuration sectorielle de la croissance présente des déséquilibres de plus en plus importants qui, à côté de l’irrégularité des cycles agricoles, se traduisent depuis quelques années par la tendance au déclin industriel. En ce qui concerne les échanges commerciaux, le profil de croissance ne parvient pas encore à induire un développement suffisant des marchés d’exportation permettant, à terme, le retour progressif à un équilibre plus soutenable des comptes extérieurs, selon le centre.
Or, le Maroc ne manque pas d’opportunités, concède le CMC. Il s’agit notamment, précise-t-il, des progrès accomplis au cours des dix dernières années au niveau des infrastructures, de la réglementation et du climat des affaires, la proximité à l’Europe, l’ouverture sur l’Afrique. Mais, encore faut-il savoir en tirer profit et de développer sa compétitivité, à travers la recherche-développement et l’innovation. Ce qui contribuera à la fois à l’amélioration de la productivité totale des facteurs, à l’employabilité et à l’atténuation des tensions sur le marché du travail.

Pour approfondir l’analyse sur les défis de la croissance à moyen/long terme et l’étendre à de plus larges sphères de réflexion et de décision dans ce domaine, le CMC organise une rencontre mercredi prochain sur le Maroc Horizon 2030 : «Quelles voies d’émergence ? Les scénarios de croissance et leurs implications sur les orientations des politiques économiques». 

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