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Des experts internationaux décortiquent la menace terroriste qui plane sur l’Afrique

Les travaux de la septième édition de «Marrakech Security Forum» (AfricaSEC 2016) se sont ouverts, hier à Marrakech, en présence de plus de 200 participants, dont des sécuritaires, des universitaires, des experts civils et militaires.

Des experts internationaux décortiquent la menace terroriste qui plane sur l’Afrique
Cette rencontre internationale a été l’occasion pour l’ensemble des panélistes de souligner la menace grandissante que représente le terrorisme international.

Placé sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI et initié sous la thématique «L’Afrique dans la guerre contre le jihadisme international», la septième édition du «Marrakech Security Forum» se veut cette année encore une plateforme idoine pour confronter les expériences sur la sécurité dans un continent où le terrorisme est devenu une menace persistante contre la paix et la sécurité et l’arme de la terreur fait partie du paysage depuis plus d’une décennie.

Cette rencontre internationale, organisée par le Centre marocain des études stratégiques (CMES) en partenariat avec la Fédération africaine des études stratégiques, a été en effet l’occasion pour l’ensemble des panélistes de souligner la menace grandissante que représentent le terrorisme international et le jihadisme en tant que défis et enjeux déterminants pour la stabilité et la prospérité dans le monde et plus particulièrement en Afrique. «L’Afrique est aujourd’hui au cœur de ce combat dans la mesure où il existe de nombreuses zones représentant des vulnérabilités énormes», a confié au journal «Le Matin» le président du CMES, Mohamed Benhammou, pour qui l’un des objectifs de ce forum consiste à favoriser l’émergence d’une conscience collective, étant entendu que «nous sommes face à un ennemi commun et la réponse devrait être globale». À ce titre, il a estimé que cette réponse devrait nécessairement passer par une meilleure connaissance de ce fléau et une meilleure maîtrise de ses modes de financement et de recrutement, ainsi que par une plus grande coopération tant régionale qu’internationale. Le continent a besoin d’une réponse globale aux vecteurs majeurs de l’insécurité dont font partie les groupes qui recourent au terrorisme, a-t-il ajouté. Cette idée a également été développée dans une déclaration similaire par le directeur général de l’Observatoire français d’études géopolitiques (OEG), Charles Saint-Prot, qui a fait observer que la lutte contre le terrorisme est une affaire globale nécessitant une large coopération entre les services de sécurité et de renseignement à l’échelle internationale. Dans ce contexte, il a mis en évidence la grande expertise marocaine en la matière, comme elle s'est illustrée notamment lors des derniers attentats de Paris.

Après avoir relevé que les mouvements extrémistes ont instrumentalisé la religion à des fins politiques, il a souligné l’importance de déconstruire la propagande desdits groupes par un discours religieux afin de remettre les idées en place. Sur ce registre, M. Saint-Prot affirme que «le Maroc le fait avec beaucoup de pertinence en maîtrisant le champ religieux, en formant des imams et en apportant son expertise aux pays africains notamment». Et d’ajouter qu’il est important de démontrer que tous ces groupes terroristes, qui utilisent le référentiel religieux, ne sont que des charlatans et des imposteurs, et de s’appuyer sur une expertise réelle, «dont la seule que nous avons aujourd’hui est celle du Maroc». Tout en déplorant, par ailleurs, que les renseignements traversent les frontières moins rapidement que les combattants terroristes, il a mis l’accent sur la nécessité de remédier à ce dysfonctionnement en s’orientant vers un partage commun de la connaissance et vers de nouvelles formes de coopération entre les services de renseignement.

Le directeur général de l’OEG a, à ce propos, plaidé pour une coopération très poussée à travers la mise en place d’une cellule permanente et structurée des services de sécurité pour partager les informations en ces temps de porosité des frontières. Sur ce même point, M. Benhammou a estimé que le renseignement a malheureusement du mal à circuler aujourd’hui entre l’ensemble des acteurs dans la mesure où «certains États ont une vision qui n’est pas ouverte à la coopération», soulignant que le Maroc dispose d’une approche beaucoup plus ouverte et est animé d’une ferme volonté de lutter de concert avec la communauté internationale contre ce fléau qui menace l’humanité tout entière. Les grands axes à débattre lors de ce forum portent, entre autres, sur «La nébuleuse de l’intégrisme radical en Afrique : Daesh, AQMI, Chebab, Boko Haram», «Économies illicites et financement du terrorisme», «La lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent : le modèle marocain», «Renseignement et défis sécuritaires partagés» et «Les limites de la lutte globale contre le terrorisme». 

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